Il a affirmé que “des actions sont en train d'être menées pour libérer les otages. Tous les moyens légaux, toutes les voies et les pistes sont exploités”. Sans détour aucun, Abou Djerra Soltani, président du MSP, a endossé la responsabilité de l'enlèvement, jeudi dernier, à Bagdad, des deux diplomates algériens, Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi, par des membres du groupe d'Abou Moussab Al-Zarqaoui, au gouvernement irakien ainsi qu'aux coalisés. “Nos diplomates ne sont pas enlevés dans un lieu désert. Le rapt a eu lieu à Bagdad et, de surcroît, dans un quartier résidentiel où plusieurs ambassades sont implantées. C'est au pays hôte d'assurer protection et sécurité aux diplomates. Aussi, j'en tiens pour responsable l'Etat irakien et les parties influentes en Irak, à savoir les coalisés”, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège national de son parti. Et d'ajouter : “L'Algérie n'a aucune responsabilité. Cela aurait été une catastrophe, si notre pays n'avait pas une représentation diplomatique en Irak pour prendre en charge la communauté algérienne en Irak qui se compte par dizaines de milliers.” Ceci dit, Abou Djerra Soltani a condamné le rapt qu'il a qualifié d'“inacceptable” des points de vue “religieux, juridique et même humain”. À plus forte raison que l'Algérie “n'est pas une des parties en conflit”. Aussi, son vœu de voir les ravisseurs “se ressaisir et revenir à la raison”, exprimé, Soltani se montrera optimiste quant au dénouement heureux de ce pénible épisode et mortellement déçu par ce coup de Jarnac de “la résistance irakienne”. “On ne s'attendait pas à ce que l'Algérie, qui a pourtant trop donné pour le peuple irakien, soit récompensée d'une telle manière. C'est un viol du droit à la fraternité et de la charia islamique”, a-t-il lâché, contrit. Invité à s'exprimer sur l'intention des ravisseurs à exécuter les deux otages, Soltani a eu pour seule réponse : “Je n'accorde pas trop de crédit à ce qui s'écrit et se diffuse sur internet.” Tout en avertissant, les ravisseurs que s'ils passent à l'acte “les conséquences sur l'avenir de l'Irak seront désastreuses. Car l'Algérie a toujours soutenu les peuples opprimés”. Passant aux révélations, Abou Djerra Soltani a affirmé que “des actions sont en train d'être menées pour libérer les otages. Tous les moyens légaux, toutes les voies et les pistes sont exploités”. Même son parti a mis du sien en “entrant en contact avec toutes les personnes à même de contribuer à la libération des otages”. À l'entendre, des Algériens sont partis en Irak pour essayer de faire quelque chose pour les deux diplomates. Qui sont-ils ? Motus et bouche cousue. “C'est une affaire qui doit être traitée dans le secret le plus absolu”, explique-t-il. Ce qui ne l'a pas empêché, lui, de s'exprimer à deux reprises sur cette affaire même s'il s'est dit faire sien l'appel à la retenue lancé par Ahmed Ouyahia. Abordant les questions nationales, Abou Djerra Soltani a indiqué que le futur ministre de la Communication est choisi et sera désigné prochainement. Invité à plus de précisions sur le nom de ce ministre et la date précise de son installation, Soltani s'est contenté de dire : “C'est au Président de l'annoncer quand il voudra. Cela dépend de son agenda.” À une question d'un journaliste sur l'absence de toute référence à l'amnistie générale dans le discours d'Ahmed Ouyahia, le président du MSP a soutenu : “Le président de la République a cité à trois reprises l'amnistie générale. Pour moi, il a définitivement tranché sur la question. Ou on est d'accord avec ce choix et on continue le chemin avec lui, ou on est contre, alors on s'assume.” Pour ce qui est de la révision constitutionnelle, Soltani s'alignera sur la position du RND en ne la considérant pas comme priorité. S'exprimant sur la campagne main propre, le président du MSP a émis le vœu qu'“elle ne s'arrêtera pas en 2007 avec la tenue des élections législatives. Notre souhait est qu'elle ne soit pas un règlement de compte ou une campagne conjoncturelle, mais un processus qui s'inscrit dans la durée pour éradiquer définitivement la corruption”. ARAB CHIH