Un troisième round de concertation de la société civile pour une sortie de crise politique du pays s'est tenu hier à Alger. Il a été principalement marqué par l'annonce de la date de la tenue de la rencontre nationale des associations et autres organisations devant jeter les premiers jalons de la transition démocratique réclamée par le peuple. En effet, des syndicats, des organisations professionnelles et autres associations ont convenu, hier, d'organiser, samedi 15 juin, une conférence nationale de la société civile pour une sortie de crise du pays et qui sera sanctionnée par l'adoption d'une plateforme consensuelle qui traitera de toutes les revendications du mouvement populaire né le 22 février. "Cette rencontre du 15 juin est réservée exclusivement aux acteurs de la société civile, pour adopter un projet de transition démocratique, avant d'organiser en deuxième lieu la conférence nationale inclusive à laquelle prendront part, outre la société civile, des partis politiques et des personnalités nationales", précisera le Dr Merabet du Syndicat national des praticiens de la santé publique. Des commissions chargées des préparatifs et de l'organisation matérielle et logistique de la conférence nationale de la société civile seront à cet effet installées aujourd'hui. Lors de débats, les représentants des organisations présentes hier, 59 au total, ont abordé les moyens susceptibles de mettre en synergie les différentes propositions et visions de sortie de crise. Les interventions des uns et les propositions des autres ont fait ressortir l'urgence d'accélérer la cadence de la dynamique de concertation entre tous les acteurs de la société civile pour évaluer et se prononcer sur la nouvelle offre de dialogue faite dernièrement par le chef d'état-major Ahmed Gaïd Salah. "Les citoyens attendent de nous des propositions concrètes pour sortir de l'impasse politique et satisfaire les revendications du peuple. On doit accélérer la cadence de travail. Le facteur temps est un véritable défi qu'on doit relever", lancera le Dr Bekkat, président du conseil de l'ordre des médecins. L'amorce d'une transition démocratique passe impérativement par la définition de l'approche et des mécanismes de dialogue que proposent les nouveaux tenants du pouvoir politique. Les intervenants ont émis un certain nombre de préalables avant de prendre part au dialogue auquel a appelé le général de corps d'armée. "Il est hors de question d'entamer le dialogue avec ce pouvoir, alors que des citoyens croupissent dans les prisons pour leurs idées. On doit libérer d'abord tous les prisonniers pour délit d'opinion sans exception aucune." Cette condition a été soulevée pratiquement par tous les intervenants. L'autre préalable avancé avec insistance dans les débats est lié au départ des trois B (Bedoui, Bensalah et Bouchareb). S'agissant du chantier des réformes durant la période de transition, le président de la Ligue algérienne des droits de l'Homme, Noureddine Benissad, a insisté sur "l'urgence de la création, outre d'une instance présidentielle transitoire, d'une autre instance législative transitoire devant réviser le régime électoral".