Depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, la politique américaine, ouvertement pro-israélienne, a mis fin à toute perspective de paix dans la région. Le gouvernement palestinien a dénoncé une politique américaine menée par des "extrémistes" sans "maturité politique", et condamné les propos samedi soir de l'ambassadeur des Etats-Unis en Israël, selon lesquels l'occupant israélien a le droit d'annexer "une partie" de la Cisjordanie occupée. "Sous certaines circonstances (...) je pense qu'Israël a le droit de conserver une partie de, mais pas toute, la Cisjordanie", territoire palestinien occupé par Israël depuis plus de 50 ans, a déclaré l'ambassadeur américain en Israël, David Friedman, dans une interview samedi dans le quotidien américain New York Times. Dans un communiqué publié samedi soir, le porte-parole du gouvernement palestinien, Ibrahim Melhem, a condamné les propos de M. Friedman, dénonçant une politique étrangère américaine dirigée par "un groupe dont certains n'ont pas la maturité politique nécessaire et parmi lesquels se trouvent des extrémistes". Dans des extraits publiés par l'agence palestinienne Wafa, M. Melhem a affirmé que "les commentaires de Friedman reflètent l'étendue de la dépendance américaine vis-à-vis de l'arrogance et du désir d'expansion d'Israël et révèlent l'ampleur du scandale de la superpuissance". Et d'ajouter que "les propos de l'ambassadeur des Etats-Unis en Israël, David Friedman, ne relèvent pas de la légitimité internationale, mais sont conformes à la politique israélienne et prouvent encore une fois qu'il est l'ambassadeur de la colonisation et de la poursuite de l'agression contre le peuple palestinien ses droits légitimes et son Etat indépendant aux frontières du 4 juin 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale". Alors qu'aucune date n'a encore été fixée pour l'annonce de l'initiative de paix américaine au Proche-Orient, les propos de M. Friedman risquent de renforcer l'opposition des Palestiniens à ce plan issu d'une administration américaine au parti pris pro-israélien, selon eux. Le numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erekat, a, lui, qualifié M. Friedman "d'ambassadeur extrémiste des colons" israéliens, sur Twitter, avant d'ajouter : "Leur vision consiste à annexer un territoire occupé, un crime de guerre, selon le droit international." "Sur quel principe base-t-il sa conviction?", a demandé le ministère palestinien des Affaires étrangères, évoquant l'interview de M. Friedman. "Sur le droit international interdisant l'annexion d'un territoire par la force ? Ou la réalité imposée par les forces d'occupation?", a-t-il poursuivi dans un communiqué hier, envisageant de déposer une plainte auprès de la Cour pénale internationale. La direction palestinienne a suspendu les contacts officiels avec le gouvernement américain depuis décembre 2017, après la reconnaissance par Washington El-Qods occupée comme capitale d'Israël.