Une plainte pour "incitation à la haine, à la violence raciale et appel au meurtre'' a été déposée, avant-hier, au tribunal de Boumerdès contre la controversée députée Naïma Salhi, par deux avocats et un journaliste. Pour l'un des avocats, Me Kader Houali, cette action intervient après avoir constaté les attaques raciales, récidives, de la chef du parti de l'Equité et la proclamation envers la communauté kabyle, devant le silence et l'inaction des autorités et de la justice, ainsi que des associations et Ligues de défense des droits de l'Homme. "Après une période de réflexion où nous avons étudié l'aspect juridique de cette plainte, j'ai décidé, en compagnie de Me Sofiane Dekkal et du journaliste Salim Chaït, de traduire cette cheffe de parti politique et également députée à l'Assemblée nationale, disposant d'une immunité parlementaire, en justice, dans le but de mettre fin aux invectives qu'elle n'hésite pas à porter en public, au niveau du tribunal de Boumerdès où elle est censée résider", nous a-t-il confié. En effet, Naïma Salhi a fait de son compte officiel Facebook une tribune où elle déverse publiquement sa haine envers les Kabyles et l'amazighité, à travers des posts et des vidéos qui incitent à la discrimination raciale. Des publications qui sont généralement suivies de commentaires racistes qui sèment la division et la ségrégation entre Algériens. "Cette personne ne se gêne pas pour porter atteinte aux symboles de l'amazighité et de traiter les membres de la communauté kabyle de zouaves. Des attaques, qu'elle a intensifiées en ces temps troubles que vit notre pays, visent à diviser le peuple algérien'', dira Me Houali, avant d'ajouter : "Récemment elle est passée à un autre cap, où elle a carrément appelé au meurtre de certaines personnes kabyles, ce qui est une grave dérive de la part d'une présidente d'un parti politique agréé par l'Etat algérien." Dans leur plainte, les plaignants s'appuient sur la loi organique 12/04 du 12/01/2012 relative aux partis politiques, qui stipule dans son article 09 que "le parti politique ne peut recourir à la violence ou à la contrainte, quelles que soient la nature ou les formes de celle-ci". Et accorde au ministre chargé de l'Intérieur, par décision dûment motivée, le droit de suspendre toutes les activités partisanes, en cas d'urgence et de troubles imminents à l'ordre public, dans son article 64. À noter que cette députée a cessé de participer aux activités officielles dans la wilaya de Boumerdès, notamment les sorties du wali et autres cérémonies officielles, depuis qu'elle a été prise à partie, au mois de décembre dernier, par la population locale dans deux communes, Naciria et Chaâbet El-Ameur, lors d'une sortie du P-DG de Sonelgaz, Mohamed Arkab, qui est aujourd'hui ministre de l'énergie.