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Des députés épinglent Naïma Salhi
ILS DEMANDENT LE RETRAIT DE L'IMMUNITE PARLEMENTAIRE
Publié dans L'Expression le 10 - 02 - 2018

Issus de différentes formations politiques, des députés ont vivement dénoncé les propos diffamatoires et racistes de la présidente du PEP.
Elle a soulevé un véritable tollé. La déclaration de Naïma Salhi continue de susciter l'indignation. De nombreux députés de différentes formations politiques ont vivement dénoncé les propos qualifiés de racistes de la présidente du Parti de l'équité et de la proclamation. Le député d'Illizi, Baba Ami, a soutenu carrément que sa place n'est pas au sein de la classe politique ni au sein de l'Assemblée populaire nationale. «Les propos de la députée sont très graves, car ils portent atteinte à l'identité de tout un peuple», a-t-il affirmé en marge d'une séance consacrée aux questions orales jeudi dernier à l'APN.
Le député du RND ne comprend pas pourquoi toute cette haine contre le peuple amazigh. Le député Messaoud Amraoui a également contesté les propos de Naïma Salhi. «Ce n'est pas digne d'un responsable politique», a-t-il affirmé, tout en rappelant qu'après la reconnaissance de la langue amazighe comme langue nationale et officielle, le débat n'a plus lieu d'être. Le député du front El Moustakbel est allé loin, en affirmant proprement que la place de la députée n'est pas au sein du Parlement. «Qu'elle aille se faire soigner dans un hôpital psychiatrique!», a-t-il martelé en dénonçant avec force ses propos diffamatoires. Ce député, connu pour ses positions et son combat pour la reconnaissance de tamazight, a interpellé carrément les institutions de l'Etat à prendre acte de ce dérapage. Khaled Tazagharth a même demandé à priver cette élue de l'immunité parlementaire.
Le député de Tizi Ouzou, Tayeb Mokadem, a également réagi pour stopper «les dérives excessives et itératives de la présidente du PEP, l'appelant en toute humilité à modérer son langage et surtout à se recycler en histoire et sociologie de son pays», écrit le député dans une déclaration.
Le Haut Commissariat à l'amazighité n'est pas resté de marbre. Il a qualifié sa sortie médiatique de transgression de la Constitution qui a consacré tamazight comme langue nationale et officielle. Mieux encore, le président de la République en personne, oeuvre à la promotion de cette langue qui est un facteur de consolidation de l'unité nationale. Un mouvement regroupant des personnalités, des députés et même des journalistes compte ester en justice la responsable du Parti de l'équité et de la proclamation, pour son incitation à la haine et atteinte à l'identité de tout un peuple. Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, la députée Naïma Salhi qui multiplie les attaques depuis quelques mois, s'en est prise de façon virulente à la langue amazighe et à la généralisation de son enseignement en Algérie. La qualifiant de «langue morte», Naïma Salhi a ainsi estimé que tamazight était «une langue qui n'est pas reconnue, qui n'a pas d'alphabet et que personne ne comprend». «Je refuse qu'on m'impose une langue qui n'a déjà pas le statut de langue, qui n'est pas une langue de sciences et qui n'est ni comprise ni reconnue», a dit Naïma Salhi. «Ma fille étudie dans une école privée où la majorité des élèves est Kabyle, elle a appris à parler le kabyle (...) je lui ai dit, 'si je t'entends dire un seul mot en kabyle, je te tuerai''», a ajouté la députée controversée.
Les propos racistes de Naïma Sali ont enflammé la Toile. Depuis quelques jours, des réactions tombent en cascade sur les réseaux sociaux. Des vidéos, des photos sont postées en réaction à sa déclaration la traitant de tous les noms d'oiseaux.


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