Le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, a procédé avant-hier à un remaniement dans l'administration du ministère de la Justice et des principales juridictions judiciaires. Ces changements ont concerné la Cour suprême qui s'apprête à entamer l'examen des dossiers de hauts fonctionnaires de l'Etat dans le cadre de la procédure de privilège de juridiction. En effet, deux anciens Premiers ministres, en l'occurrence Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ainsi que plusieurs ministres et walis seront auditionnés incessamment par le juge d'instruction de cette institution dans le cadre de l'affaire du patron du groupe ETRHB, Ali Haddad. Le chef de l'Etat a ainsi nommé Abderrachid Tabi au poste de premier président de la Cour suprême. Ce dernier travaillait jusqu'à lundi dernier en tant que magistrat au niveau de cette même juridiction. Abdelkader Bensalah a également nommé Abderrahim Madjid, procureur général. L'avocat général près la Cour suprême a été, en revanche, démis de ses fonctions. Le nom de son remplaçant n'a pas été pour l'instant rendu public. Autre changement, Djamel Gasmi, ex-président de la Cour de Bordj Bou-Arréridj, a été installé à la tête de la Cour d'Alger. Par ailleurs, dans le cadre du même mouvement, Bensalah a limogé Fatiha Boukharsa, épouse du patron de la Gendarmerie nationale, Ghali Belkcir, de son poste de présidente de la cour de Tipasa qu'elle occupe depuis 2013, à l'initiative de l'ancien ministre de la justice, Tayeb Louh. Un limogeage qui aurait une connotation politique. La Présidence a, en outre, opéré des mouvements au sein de l'administration du ministère de la Justice. L'ancien directeur du personnel, Bitam Abdelmadjid, a été promu au poste de directeur général des ressources humaines, et Hamdane Abdelkader nommé inspecteur général au niveau de ce département. Hamdane Abdelkader occupait auparavant le poste de procureur général près la cour de Constantine. Quant à Djaârir Abdelhahid, directeur du centre de recherche juridique de Chéraga, il a été désigné dans les fonctions de directeur général des affaires judiciaires et juridiques. En somme, les changements au ministère de la Justice ont touché les départements qui gèrent directement la carrière des magistrats ou qui s'impliquent indirectement dans les affaires judiciaires en cours de traitement, notamment pour donner un avis.