224 personnes, dont une vingtaine d'anciens généraux de l'armée turque, comparaissaient à ce procès des présumés responsables du coup d'Etat manqué en juillet 2016 contre le président Recep Tayyip Erdogan. La dix-septième Cour pénale de Sincan à Ankara a condamné jeudi à la prison à perpétuité un total de 151 personnes à l'issue de l'un des principaux procès du putsch manqué de 2016. Parmi elles, 128 ont été condamnées à des peines de prison à vie aggravées et 23 à des peines de prison à vie, notamment pour "tentative de renversement de l'ordre constitutionnel, assassinat et tentative d'assassinat". Plusieurs hauts gradés de l'armée turque, dont des membres du "Conseil pour la paix dans la nation", groupe qui aurait mené la tentative de putsch, figurent parmi les condamnés selon l'agence de presse turque Anadolu. Un ancien chef de l'armée de l'air, Akin Öztürk, et l'ex-aide de camp de Recep Tayyip Erdogan, Ali Yazici, font partie des personnes condamnées à la prison à vie, a rapporté Anadolu. La même source précise que le général Öztürk est le militaire le plus haut gradé membre de ce groupe illégal. À noter que trente-trois personnes ont été relaxées et 27 ont écopé de peines allant jusqu'à 20 ans de prison notamment pour "appartenance à une organisation terroriste". Par ailleurs, les dossiers de 13 accusés, dont le prédicateur Fethullah Gülen accusé par Ankara d'être le cerveau du putsch manqué contre le président turc Recep Tayyip Erdogan, ont été dissociés de l'affaire du putsch manqué. L'audience s'est déroulée dans la prison de Sincan, où une immense salle a été spécialement construite pour accueillir les procès géants liés au putsch manqué. Il y a lieu de rappeler que la tentative de coup d'Etat avait fait près de 250 morts, sans compter les putschistes, et des milliers de blessés. Ankara impute cette tentative de renverser le président Erdogan à son ancien allié, le prédicateur Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis depuis une vingtaine d'années. Le concerné, dont Ankara n'a de cesse de demander l'extradition, dément tout rôle dans le putsch manqué. Les procédures judiciaires lancées après ce coup de force avorté sont d'une ampleur sans précédent en Turquie. Plus de 55 000 personnes ont été arrêtées lors de purges engagées après le 15 juillet. À ce jour et sans compter les condamnations de jeudi, 3 239 personnes ont été condamnées à l'issue de 261 procès liés au putsch, et 28 procès sont encore en cours, selon des chiffres du ministère turc de la Justice. Selon l'acte d'accusation cité par les médias turcs, plus de 8 000 militaires ont pris part à la tentative de putsch, au cours de laquelle 35 avions de guerre, 37 hélicoptères, 74 chars, 246 véhicules blindés et près de 4 000 armes légères ont été utilisés par les putschistes.