Sur appel du collectif des avocats de la défense, 5 cas sur les 36 manifestants arrêtés lors des manifestations des derniers vendredis, placés en détention préventive pour avoir porté l'emblème amazigh, ont été présentés, hier, devant la chambre d'accusation près la cour d'Alger, qui a confirmé la décision du juge d'instruction. Ce dernier avait retenu contre eux le délit d'"atteinte à l'unité nationale", en faisant valoir l'article 79 du code pénal. Alors qu'aucune loi ne condamne l'acte de porter l'emblème amazigh. Ce qui est contraire à l'article 1 du code pénal, dont le principe est qu'il ne pouvait y avoir de poursuites pour un quelconque acte non proscrit par aucune loi, dénoncent les avocats. "Il n'y a pas d'infraction, ni de peine ou mesure de sûreté sans loi", stipule, en effet, cet article. Dans leur plaidoirie qui s'est déroulée dans la matinée d'hier, les avocats ont fait valoir, en outre, l'argument de la garantie de ne pas fuir la justice que présentent leurs mandants ou encore le caractère exceptionnel de la détention préventive. Une mesure qui, selon eux, ne devrait donc pas concerner les manifestants accusés. D'où la demande des avocats de leur remise en liberté et l'annulation des accusations retenues contre eux. Ils seront finalement maintenus en détention. Pour la défense constituée par une dizaine d'avocats bénévoles, ce retard ne serait guère lié à la complexité juridique du dossier, mais plutôt au caractère politique de ces arrestations. Les avocats jugent, d'ailleurs, que ces arrestations restent "juridiquement infondées". À signaler que 11 autres cas sont programmés par la chambre d'accusation pour ce mercredi 10 juillet, tandis qu'aucune date n'est arrêtée pour l'examen des dossiers du reste des détenus. Pendant ce temps, la police n'a pas cessé d'arrêter, notamment à Alger, des manifestants porteurs de l'étendard amazigh et la justice de les placer sous mandat de dépôt. F. A.