Une occasion pour le peuple de répondre par un «non» aux propositions du pouvoir cherchant à organiser l'élection présidentielle dans les plus brefs délais. Au lendemain du discours de Abdelkader Bensalah, les Algériens sont sortis en masse dans la rue pour réclamer le départ de tous les symboles du système. La mobilisation citoyenne durant ce 16 vendredi consécutif de manifestation populaire contre le système, le premier après la fin du ramadhan et au lendemain du discours décevant du chef de l'Etat par intérim, est restée intacte. Une occasion pour le peuple de répondre par un «non» aux propositions du pouvoir cherchant à organiser l'élection présidentielle dans les plus brefs délais. A Alger, malgré le dispositif sécuritaire impressionnant déployé, les manifestants étaient au rendez-vous dès la matinée. Femmes, Hommes, Jeunes et vieux, enfants, avec la même détermination des précédentes manifestations, ont afflué sans arrêt vers le centre d'Alger. Après la prière hebdomadaire, les foules devenaient de plus en plus compactes. Des milliers de personnes, munies de drapeaux et de pancartes, ont occupé les alentours de la grande poste, encerclée par un dispositif policier imposant et les autres rues principales du centre d'Alger. Durant la marche, le peuple a réaffirmé le maintien des mêmes revendications refusant de céder au pouvoir. Nombreux parmi les manifestants ont considéré le discours de Bensalah, comme une nouvelle provocation. Ils ont exprimé haut et fort, leur rejet de l'appel au dialogue lancé par Abdelkader Bensalah, servi la veille comme solution à une crise profonde. «Pas de dialogue avec le gang !», ont scandé les manifestants. «Chaâb yourid itnahaw gaa !» (Le peuple veut qu'ils partent tous !). «Yatnahw Ga3 ! (Ils partent tous !)» ; «Bensalah dégage !» ; «système dégage !» ; «Bedoui dégage !». En signe de refus de la prolongation de la période de gouvernance de l'actuel chef de l'Etat, qui a annoncé jeudi 6 juin, qu'il restera à la tête de l'Etat jusqu'à l'élection d'un nouveau président. D'ailleurs, ils n'ont pas manqué de fustiger, Ahmed Gaid Salah, chef de d'état-major de l'armée. Sur les pancartes levées, les manifestants ont clairement réitéré leur souhait de ne pas voir d'intervention militaire dans la vie politique du pays. «Gaid Salah dégage !» et «Gaid Salah est avec les traîtres», ont-ils crié. «Doula Madaniya machi 3askariya» (Etat civile non militaire). Sur une banderole géante, on pouvait lire : «pas de dialogue avec les imposteurs !». D'autres ont scandé des slogans pour la liberté de l'Algérie. «Pour une Algérie libre et démocratique !», ont-ils scandé. Les manifestants ont de nouveau, appelé à l'application de l'article 07 de la constitution. D'autres manifestants ont demandé la libération des détenus d'opinion. Interpellations de manifestants à Alger-Centre Comme les précédents vendredis de marches contre le système à Alger, les barrages filtrants de la gendarmerie ont été placés au niveau des accès à la capitale, rendant difficile le trafic. Les manifestants qui ont décidé de rallier Alger par bus se sont ainsi retrouvés bloquer dans des interminables bouchons créés par les barrages filtrants de la gendarmerie. Les personnes qui arrivent par bus sont systématiquement soumis à une fouille. Une répression qui a motivé les Algériens ayant afflué en groupe des quartiers alentours pour soutenir les réprimés de la matinée. Un imposant dispositif sécuritaire a été mis en place dès les premières heures du jour. Ils ont fermé le tunnel des facultés, et cette fois, ils ont bloqué la trémie de la Rue Hassiba d'où affluent généralement les manifestants qui viennent du côté de la Place du 1er Mai et ses environs. Les premiers manifestants ont été embarqués par les forces de sécurité présente en force. Il s'agit entre autres, des militants de l'association RAJ et du RCD. «Maranach habssin !» (On ne va pas s'arrêter), «djazair horra dimocratia !», scandés ces personnes interpellées. Présent à la manifestation à Alger Centre, Rachid Nekkaz, à été interpellé par des policiers en civil.