Le comité de veille, de régulation, de contrôle et d'évaluation de la céréaliculture, créé en juin pour rationaliser les importations et contenir, par ricochet, l'érosion des réserves de change du pays, commence à mettre en œuvre son plan d'action. Première mesure prise dans ce cadre et entérinée par le gouvernement, la fermeture de 45 minoteries et le limogeage du directeur général de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), Mohamed Belabdi. Le groupe de travail chargé d'auditer la filière du blé a accusé ces unités de "surfacturation" et de "fausses déclarations". Il s'agit en fait de l'inexactitude des renseignements avancés quant aux capacités de production réelles de ces usines et des surfacturations auxquelles elles ont recourues dans le but de bénéficier indûment de quotas supplémentaires de blé tendre subventionné. Des poursuites judiciaires ont été également engagées à l'encontre d'autres minoteries qui ont commis ces deux infractions à la réglementation en vigueur. Le comité, placé auprès du ministre des Finances et associant ses collègues du Commerce, de l'Industrie et de l'Agriculture, a été chargé, faut-il le souligner, d'effectuer un audit global concernant le respect des obligations juridiques par l'ensemble des opérateurs activant légalement dans le domaine. En vertu de ses prérogatives, ce comité interministériel a établi un rapport sanctionnant ainsi les 45 minoteries. Le ministère de l'Agriculture tient, toutefois, à rassurer que l'arrêt de ces meuneries n'aura pas d'impact sur l'approvisionnement du marché car, explique une source de ce département, des dispositions ont été d'ores et déjà prises pour faire face à la demande nationale. Par ailleurs, l'audit touchera aussi la réalisation de structures de stockage de céréales qui accuse un retard flagrant. Le projet de construction de 39 silos pour le stockage des céréales ayant reçu en 2010 l'aval du Comité des participations de l'Etat (CPE) n'est pas encore sorti de sa "semi-léthargie". Les travaux de ce vaste chantier qui devaient être lancés dès 2013, dans diverses régions du pays, n'ont pas connu un taux d'avancement acceptable à ce jour. Hormis 9 sites qui ont démarré timidement, la réalisation de la majorité de ces infrastructures d'ensilage accuse un énorme retard. C'est, depuis 2009, année où la production céréalière avait atteint un record avec 61,2 millions de quintaux (q), que se sont révélées au grand jour l'insuffisance et la vétusté des moyens d'entreposage des récoltes. D'où la décision de créer 39 silos destinés au stockage des céréales (blé dur, blé tendre et orge) dont 9 en béton armé et 30 métalliques. Ces 39 silos apporteront une capacité de stockage supplémentaire de 8,2 millions de quintaux.