Le coordonnateur du panel chargé de mener le dialogue et la médiation, Karim Younès, probablement en raison de la réserve que lui commande son statut, a refusé de commenter la sortie du chef d'état-major, Ahmed Gaïd Salah. "On ne réagit pas à chaud aux questions d'intérêt capital pour le pays", a expliqué Karim Younès, joint hier par téléphone. Dans son allocution lors de la cérémonie en l'honneur des meilleurs lauréats des cadets de la nation au baccalauréat et au BEM, organisée hier au siège du ministère de la Défense nationale, Ahmed Gaïd Salah a balayé d'un revers de la main les "mesures d'apaisement", dont notamment la libération des détenus d'opinion et l'allègement des "barrages" à l'entrée d'Alger lors des marches du vendredi, réclamées par le panel pour créer un climat favorable à l'amorce d'un processus de dialogue. Même contrarié, à l'examen de son post sur facebook, mais loin d'être ébranlé, Karim Younès laisse entendre qu'il n'est pas disposé à abandonner les "préalables" exposés auprès du chef de l'Etat jeudi dernier et pour lesquels il a "reçu des assurances". "Nous maintenons les préalables. Abdelkader Bensalah nous a donné des assurances", a rappelé Karim Younès. Quand bien même confronté à des "écueils", et pas des moindres, tel ce refus du chef d'état-major aux mesures d'apaisement, l'ancien président de l'APN assure qu'il n'est pas prêt à renoncer à sa mission par devoir historique et de conscience. "On est prêt à tout sacrifier pour trouver une issue. Mais on n'est pas prêt à marcher sur la volonté populaire", assure-t-il. En tout état de cause, une réunion du panel est prévue, selon lui, à la fin de ce week-end, pour déterminer la "position" à la lumière de l'évolution de la situation. "L'histoire jugera que nous avons fait le maximum", a-t-il conclu, comme probablement pour suggérer qu'une éventuelle dissolution du panel n'est pas à exclure. K. K.