L'Organisation des pays exportateurs de pétrole a pompé 29,42 millions de barils par jour au mois de juillet, en recul de 280 000 par jour par rapport au chiffre révisé de juin dernier. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui compte 14 membres, a pompé 29,42 millions de barils par jour au mois de juillet, en recul de 280 000 barils par jour par rapport au chiffre révisé de juin dernier. Il s'agit là de la plus importante baisse que l'organisation n'ait jamais connue depuis huit ans. Une enquête de l'agence Reuters explique comment et pourquoi une telle contraction de l'offre de l'Opep s'est produite. Elle suggère ainsi que l'Arabie saoudite s'en est tenue à l'accord de limitation de la production conclu par l'Opep + en décembre 2018 et prorogé de neuf mois début juillet dernier, réduisant ainsi sa production plus que le préconisait l'accord en question. L'enquête a établi la production saoudienne à 9,65 millions de barils par jour, soit une baisse très importante par rapport au quota de production qui lui est attribué (10,311 millions de barils par jour). L'Opep, la Russie et d'autres pays non membres, une alliance connue sous le nom d'OPEP +, ont convenu en décembre de diminuer leur offre de 1,2 million de barils par jour à partir du 1er janvier 2019. La part de l'Opep dans la réduction est de 800 000 barils par jour, consentie par 11 membres de l'organisation, l'Iran, la Libye et le Venezuela étant exemptés de ces restrictions. En juillet, les onze membres de l'Opep, liés par l'accord de limitation de la production, ont réalisé 163% de l'objectif de baisse de l'offre. Les trois producteurs exempts de l'accord ont également pompé moins de pétrole, fait observer Reuters. Ainsi, l'approvisionnement provenant des pays membres de l'Opep suit une courbe descendante. Pour autant, le marché reste bien approvisionné, constate Reuters qui évoque des stocks mondiaux de pétrole en forte hausse. Pendant ce temps, les cours du brut restent relativement bas. Ils sont passés de leur plus haut niveau en 2019, soit au-dessus de 75 dollars le baril en avril, à 65 dollars hier, souligne l'enquête de Reuters, ce qui a suscité des inquiétudes quant au ralentissement de la croissance économique. Quant aux exportations iraniennes, elles se situent autour de 100 000 barils au mois de juillet, contre plus de 2,5 millions de barils par jour en avril 2018. En novembre 2018, les Etats-Unis ont de nouveau imposé des sanctions à l'Iran, après s'être retirés de l'accord nucléaire. Au Venezuela, l'offre pétrolière a légèrement diminué. La production libyenne a encore baissé en raison de l'arrêt de la production au niveau du gisement de Sharara, le plus important du pays. Pour ce qui est de la production du Nigeria, le plus grand exportateur d'Afrique, l'offre a aussi fléchi. Parmi les pays où la production est la plus forte, il y a lieu de citer les producteurs du Golfe, à savoir le Koweït et les Emirats arabes unis qui ont augmenté leur offre, en restant en deçà de l'objectif fixé par l'Opep, relève Reuters. Le Koweït, les Emirats arabes unis, ainsi que le royaume saoudien devraient produire suffisamment pour compenser la baisse des exportations iraniennes comme il le leur a été demandé à plusieurs reprises par le président américain Donald Trump.