Le président de la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF), Mohamed Bechari, a déploré jeudi que “des minorités musulmanes paient la facture” des attentats de New York, Madrid et Londres et dénoncé la montée d'une “islamophobie aiguë”. Interrogé par la radio privée Europe 1 sur la montée des incidents racistes en Grande-Bretagne depuis les attentats de Londres, M. Bechari, à la tête de la plus grande formation musulmane en France, a estimé que “depuis le 11 septembre (2001, attentats aux Etats-Unis, ndlr), on constate que ce sont des minorités musulmanes qui paient la facture”, et il s'est inquiété de la montée d'un “nouveau racisme”. “On l'a vu en France avec des actes de racisme anti-arabe l'année dernière, à Madrid, avec la communauté marocaine (touchée par des actes racistes après les attentats du 11 mars, ndlr), et maintenant ce sont les communautés africaine et indo-pakistanaise en Grande-Bretagne qui deviennent la proie de ces actes racistes”, a-t-il dit. S'inquiétant d'une “certaine montée d'une islamophobie aiguë”, il a appelé la communauté musulmane à faire un “travail interne”, notamment sur des questions comme la formation des imams, et la communauté nationale dans son ensemble à comprendre que “l'intégrisme tue tout le monde”. “J'appelle les hommes politiques à dire qu'il y a un islam modéré, et que l'islam est loin de ces amalgames et de ces pratiques (le terrorisme, ndlr)”. La FNMF, proche du Maroc, est largement majoritaire au sein du Conseil français du culte musulman (CFCM), instance représentative des musulmans de France, avec 19 sièges, contre 10 à La Grande-Mosquée de Paris (GMP, proche de l'Algérie), à égalité avec l'Union des organisations islamiques de France (UOIF, dans la mouvance fondamentaliste). R. N.