Le IVe Forum des assurances d'Alger se déroulera les 28 et 29 novembre 2005 à l'hôtel El-Aurassi. Dans une note de présentation, le conseil national des assurances (CNA) souligne que “le marché des assurances est libre depuis dix ans. Cette période, bien courte pour les professionnels qui n'imaginent plus exercer leur métier autrement, a été suffisante pour épuiser les possibilités de développement offertes au secteur par l'ouverture institutionnelle. Assez rapidement, le secteur a pu mobiliser les capacités disponibles et s'est retrouvé confronté à ses propres limites en matière de disponibilité de ressources humaines qualifiées et de capacités de formation”. En six ans (1996 – 2001), onze compagnies nouvelles ont été agréées dont 7 à capitaux privés. Durant la période, le marché a évolué d'un chiffre d'affaires de 13,6 milliards de dinars en 1995 à 36,9 milliards en 2004 soit un accroissement en valeur nominale de 172,1% en 9 ans ou de 11,8% en moyenne annuelle. “À la fin 2005, c'est-à-dire au terme des 10 ans, nous pourrons même tabler sur le triplement du chiffre d'affaires”, soutient le CNA. La multiplication des acteurs a induit des effets positifs sur l'emploi et sur les assurés (augmentation des effectifs salariés du secteur et ralentissement dans l'évolution des tarifs). Mais en termes de poids dans l'économie le secteur a, cependant, vu son taux de pénétration baisser passant de 0,68% en 1995 à 0,59% en 2004. La profitabilité n'a pas non plus été au rendez-vous puisque le rapport des résultats nets des compagnies à leurs fonds propres a chuté. Bien qu'importante, l'augmentation de la production du secteur n'a donc suffi ni à redresser son poids dans l'économie, ni à améliorer sa profitabilité. “Elle se révèle encore plus insuffisante comparativement aux résultats atteints dans les pays voisins tant en matière de taux de pénétration que de rémunération des capitaux”, regrette le CNA. “Le retard s'élargit encore si l'on se réfère aux progrès qu'il faut accomplir pour conquérir la confiance des populations et les doter des protections et services de prévoyance qui leur permettent d'envisager l'avenir avec assurance et contribuer à la stabilité sociale ; convaincre les très nombreux opérateurs du secteur privé de consacrer une épargne pour garantir la pérennité de leurs affaires et par là même la stabilité et la croissance économique ; apporter main-forte aux nombreux partenaires traditionnels de l'assurance, en particulier les gestionnaires des risques, en soutenant la promotion de la prévention et la réduction effective des risques, et les financiers, en offrant les ressources à échéances longues qui font défaut pour soutenir la croissance économique”, lit-on dans le document de présentation. Les progrès, souligne-t-on, devront concerner tout autant les différentes branches d'assurance que les conditions qui déterminent en amont l'ampleur des risques assurables. La branche automobile qui porte en elle la réputation de la profession et de grosses menaces sur la santé financière des compagnies, nécessite tout autant l'assainissement de sa gestion que l'intervention en amont avec les professionnels de la sécurité routière pour réduire la sinistralité et en aval avec les magistrats pour normaliser et fluidifier le traitement des dommages corporels. La branche des assurances de personnes qui stagne malgré les avancées liées aux exigences de l'assurance assistance voyage instituée par l'espace Schengen nécessitera, d'une part, de vrais débats sociaux pour la débarrasser de diverses appréhensions religieuses et syndicales et, d'autre part, de sérieux progrès dans la connaissance fine des comportements des ménages, dans la formulation de produits adaptés, dans l'organisation des compagnies et de la distribution, dans le marché financier et dans la fiscalité spécifique. Meziane Rabhi