L'appel lancé lors de la marche de vendredi dernier a, apparemment, eu l'effet escompté puisque la manifestation "estudiantine" de ce 27e mardi a été considérablement renforcée par de nombreux citoyens qui se sont joints, spontanément, à la marche hebdomadaire augurant d'une reprise de la mobilisation qui devra se confirmer vendredi. Hier, et respectant le rituel quasi immuable de ces mardis de la contestation, les manifestants ont pris le départ vers 10h50 en partant de la place du 1er-Novembre pour sillonner la rue Larbi-Ben M'hidi. Les slogans entendus sont une réponse à Gaïd Salah qui, lundi dernier, depuis Oran, a réitéré son discours martial et ses menaces contre quiconque n'adhèrerait pas à la feuille de route du haut commandement militaire. "Smaâ Gaïd, dawla madania machi aâskaria" (Ecoute Gaïd, Etat civil et non militaire), "Salimou solta lichaâb" (Restituer le pouvoir au peuple) ont été les slogans scandés par la foule qui a repris ses appels à l'application des articles 7 et 8 de la Constitution. "Mounadamate à la poubelle" (les organisations à la poubelle), "Y en a marre des généraux", "Klitou labled, hajartou lawled" (Vous avez bouffé le pays et exilé nos enfants) reprenaient en chœur les manifestants qui ont unanimement rejeté le panel de Karim Younès, "Makanche hiwar mâa el-îssaba", (Pas de dialogue avec la bande), "Djeïch chaâb khawa khawa, Gaïd Salah mâa khawana" (L'armée et le peuple sont frères, Gaïd Salah avec les renégats), pouvait-on encore entendre. Hier, on a également assisté à des moments de grâce lorsque les manifestants ont scandé à l'unisson "Istiqlal" (indépendance) en arpentant la rue d'Arzew ou encore "Pouvoir assassin", devant le siège de la wilaya d'Oran, face à un dispositif anti-émeute renforcé à l'occasion. "Talaba rafidoun Gaïd Salah, Bensalah, Karim Younès", (étudiants rejetant Gaïd Salah, Bensalah, Karim Younès) ont encore scandé les participants à la marche, tout en demandant aux automobilistes de klaxonner. Saïd OUSSAD