Des œuvres comme Papicha, Rome plutôt que vous ou encore Yema ne sont qu'un petit aperçu bien loin d'être exhaustif d'une compétence culturelle et cinématographique indéniable et bien plus grande que cela et que possède une jeunesse algérienne qui ne demande qu'à être reconnue. Dans ce marasme politique ambiant que vit l'Algérie depuis plusieurs mois déjà – voire de nombreuses années –, il fait bon sentir de temps à autres un air de renouveau et d'espoir surtout quand celui-ci nous vient de la culture, ce parent pauvre de la société qu'on malmène au gré de l'humeur et sans considération aucune, alors que son rôle est primordial dans la construction d'une nation et que c'est une issue de secours indispensable pour voir enfin le bout du tunnel. Et dans cette vaste culture, on trouve le cinéma, cette "écriture moderne où l'encre est la lumière", comme le disait si bien Jean Cocteau. Cet art capable de beaucoup d'exploits aussi bien à l'intérieur du pays qu'à l'international. Et les exemples ne manquent pas ces jours-ci. Déjà lors du festival Racont'arts qui s'est déroulé en juillet dernier au village Sahel, les visiteurs ont pu apprécier le travail de réalisation de jeunes talents prometteurs qui ont pu émerger grâce à la cinéaste Habiba Djahnine et au collectif Cinéma et Mémoire qui avaient initié un atelier de création de films documentaires qui a permis de donner le jour à sept réalisations dont Dis-moi Djamila, si je meurs demain comment feras-tu ?, de Leila Sâadna, Bnat El-Djeblia (les filles de la montagnarde) de Wiame Awress ou encore Essitar (le rideau) de Kahina Zina. Des films documentaires et des réalisatrices qui ont également été invitées tout récemment (du 17 au 24 août) à la 4e édition du Festival du cinéma de Douarnenez (France) où l'Algérie était à l'honneur, et où furent également projetés au public – venu très nombreux s'enquérir de la situation de cette Algérie qui bouge – d'autres films comme Yema de Djamila Sahraoui, Rome plutôt que vous, de Tariq Teguia ou encore Qindil el-bahr de Damien Ounouri et Adila Bendimered. Des projections et des réalisations qui en disent long sur cette jeunesse qui a soif de dire et de produire. Et que dire aussi de cette Papicha de Mounia Meddour qui a raflé les cœurs et les prix sinon que ce sont des consécrations amplement méritées pour un travail de passion et de longue haleine qui a fini par porter ses fruits, puisque couronné au Festival d'Angoulême par le Valois du public et le Valois du scénario, en plus de faire connaître des actrices de talent, telles que Shirine Boutella, Amira Hilda et Lina Khoudri qui s'est vu attribuer le Valois de l'interprétation féminine ex aequo avec l'actrice française Nina Meurisse. De plus, lors de ce même festival du cinéma, la littérature algérienne s'est également exportée et couronnée à travers le roman de Yasmina Khadra, Les Hirondelles de Kaboul, qui a été adapté en film d'animation et réalisé par le duo Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec qui ont reçu le Valois de diamant. Ces exemples ne sont qu'un petit aperçu bien loin d'être exhaustif d'une compétence culturelle et cinématographique indéniable et bien plus grande que cela et que possède une jeunesse algérienne qui ne demande qu'à être reconnue, aidée et exploitée chez elle pour le bien culturel de tous dans cette Algérie nouvelle tant espérée.