L'Iran persiste dans sa décision de reprendre au plus tôt des activités nucléaires ultrasensibles, malgré la réunion de mardi de l'Agence onusienne de non-prolifération (Aiea) et le risque de crise internationale. Téhéran, dont le nouveau président conservateur a été sanctifié par l'ayatollah Khamaneï, guide suprême de la révolution islamique, redémarrera son usine de conversion d'uranium d'Ispahan, probablement en coïncidant avec la session extraordinaire de l'Aiea, convoquée mardi, à la demande de trois pays de l'UE, l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne, précisément pour dissuader l'Iran de mettre un terme à l'exécution de son projet. La décision est “irréversible”, a répondu l'Iran, qui s'apprête à formuler sa réponse écrite aux dernières propositions européennes pour obtenir des garanties que l'Iran ne fabrique pas l'arme atomique. Le nouveau président a estimé que ces propositions sont inacceptables, donc irrecevables. L'Iran est plus que jamais sous la menace d'être traîné devant le Conseil de sécurité de l'Onu, depuis qu'il a informé l'Aiea, le 1er août en cours, de sa décision de reprendre la conversion de l'uranium. Ce processus est l'opération préalable à l'enrichissement d'uranium, qui fournit le combustible pour les centrales civiles, mais peut être détourné à des fins militaires. Depuis décembre dernier, l'UE essaie de convaincre l'Iran de renoncer à toutes ses activités de conversion et d'enrichissement, elle lui a soumis vendredi dernier 34 pages de propositions de coopération nucléaire, commerciale et politique. Mais, ces propositions, soutenues par les Américains, malgré certaines réserves, refusent aux Iraniens la conversion et l'enrichissement de l'uranium. Pourtant, Téhéran n'a cessé d'affirmer que le Traité de non-prolifération lui reconnaît le droit à l'enrichissement. Les Occidentaux répondent que 18 années de dissimulation rendent suspectes les intentions iraniennes. En début de semaine, le chancelier allemand, Gerhard Schröder, a mis en garde les Iraniens contre le risque d'un premier épilogue devant le Conseil de sécurité. R. I.