Plusieurs centaines d'agents de gardiennage et de sécurité liés par un contrat de travail à Algérie Télécom ont organisé hier un sit-in de protestation devant le siège de l'opérateur public des télécoms à Alger pour réclamer leur intégration dans l'entreprise. Massés devant le portail de la société et encadrés par un dispositif policier aussi important que discret, ils scandaient des slogans critiquant la direction générale de l'entreprise, criant à tue-tête : "Que le directeur général dégage" ; "Honte à une direction générale sans pouvoir de décision" ; "Nous en avons marre des paroles en l'air et des promesses non tenues." Les protestataires n'arrêtaient pas de demander : "Où sont nos droits ?" Ces agents sont mis à la disposition d'Algérie Télécom par des sociétés de gardiennage et de sécurité. Ils se sentent lésés sur le plan salarial, notamment. "Mon revenu dépasse à peine 20 000 DA. Est-ce normal ?", a fulminé un agent en colère. Ils ont cependant exprimé l'espoir que leur situation difficile puisse être améliorée si Algérie Télécom accepte de les y intégrer. Cela est-il envisageable au sein d'Algérie Télécom ? Une source proche de l'entreprise nous a expliqué que "ces agents doivent poser les problèmes qu'ils rencontrent au niveau des sociétés de gardiennage et non à Algérie Télécom, celle-ci n'étant pas directement impliquée dans le processus de recrutement", ajoutant : "AT ne dispose nullement de mécanismes d'exercice de l'activité de gardiennage et de sécurité. Aussi procède-t-elle à la sélection de sociétés de gardiennage spécialisées pour assumer cette tâche, une opération qui passe par des appels d'offres conformément à la réglementation en vigueur, comme le font d'autres entreprises pour la sécurité de leurs sites." Notre source souligne également qu'Algérie Télécom a, dans ce cadre, "signé trois conventions" avec trois sociétés de gardiennage. Il s'agit de Vigil Plus, d'El Amine Garde et de Vigil Groupe, lesquelles ont mis à la disposition d'Algérie Télécom près de 5 000 agents de sécurité. Et de relever toutefois : "Notre entreprise avait demandé à ces sociétés de faire l'effort nécessaire en termes de salaires et d'améliorer les conditions socioprofessionnelles de leurs employés conformément au cahier des charges et aux clauses contractuelles qui les lient à l'opérateur public des télécoms". Mais les problèmes subsistent, car rien n'est fait pour y remédier. Du point de vue d'Algérie Télécom, "ces sociétés portent la responsabilité de trouver des solutions assurées de durer", estimant que "ces sit-in observés nuisent à son image".