Les citoyens contestataires, qui mettent en avant des revendications liées au développement local, campent sur leurs positions et demandent le départ du président de l'APC. La crise s'enlise à la commune de Tifra, dans la daïra de Sidi-Aïch, wilaya de Béjaïa. Plus de 70 jours après la fermeture par un groupe de citoyens du village de Tifra, du siège de leur mairie, rien ne laisse présager, du moins pour le moment, un dénouement du bras de fer opposant le maire de la localité aux villageois protestataires qui ont muré l'entrée principale de la mairie depuis le 1er juillet dernier. Aujourd'hui, tous les services de cette collectivité locale de 9.000 habitants sont paralysés. Les salaires des fonctionnaires de l'APC sont bloqués depuis deux mois, la collecte des ordures ménagères n'est pas assurée, pas moins d'un millier d'écoliers du cycle primaire sont pénalisés, puisque le transport scolaire et les cantines sont à l'arrêt. A cela s'ajoute la paralysie de tous les services administratifs de la commune. Les citoyens contestataires, qui mettent en avant des revendications liées au développement local, campent sur leur position et demandent le départ du président de l'APC, Rabah Meksem, qui est à son troisième mandat consécutif. Ce dernier, un ancien maire FFS durant sa première mandature (2007-2012), s'est fait réélire en 2012 et 2017, en conduisant une liste indépendante. Joint au téléphone, l'édile communal de Tifra fustige ses détracteurs qu'il accuse de "vouloir prendre en otage l'avenir de toute une commune, en plaçant les intérêts personnels et partisans au-dessus de toute considération". L'orateur déplore, à ce titre, que la population de Tifra devienne "l'otage d'un groupe de manipulateurs qui n'arrivent toujours pas à digérer leur défaite électorale, lors des dernières municipales". Selon lui, le blocage délibéré que subit sa commune depuis plus de deux mois relève de "l'inconscience, de l'irresponsabilité et d'un manque de maturité politique", dont font preuve quelques élus de l'opposition, issus du même village de Tifra, dont sont originaires les citoyens ayant procédé à la fermeture du siège de l'APC. "Le comble est que les auteurs de cette action de protestation de trop ne veulent même pas s'asseoir autour d'une table de dialogue et de concertation, déclinant même l'invitation qui leur a été adressée par les membres de la coordination des comités des villages de la commune", regrette M. Meksem, tout en affirmant que "les portes du dialogue sont toujours ouvertes". Pour rappel, le premier magistrat de la commune de Tifra a vainement tenté de prendre langue avec les villageois protestataires au lendemain de la fermeture du siège de leur mairie. "En voulant discuter avec eux, je me suis fait insulter et menacer. Suite à quoi, j'ai décidé de porter plainte auprès de la brigade de gendarmerie d'Adekar à l'encontre de six personnes", nous a fait savoir M. Meksem. Lançant un défi à ses détracteurs, ce dernier se dit prêt à aller vers une confrontation publique, voire à organiser un référendum populaire pour statuer sur l'issue de ce bras de fer qui n'a fait que trop durer. "Si la majorité de la population de ma commune opte pour mon départ, je partirai illico presto", a-t-il soutenu.