L'arrestation et la mise en détention provisoire de Karim Tabbou ont suscité la réaction des acteurs politiques et sociaux de la wilaya de Béjaïa. Ainsi, le Café littéraire de Béjaïa, à travers un communiqué rendu public le jour même de l'interpellation du leader de l'UDS, estime que "l'arrestation de Karim Tabbou confirme la volonté du pouvoir incarné par Gaïd Salah d'accentuer la répression sur les militants appelant au départ du système mafieux, assassin, corrompu et corrupteur", lit-on dans le document transmis à notre rédaction par l'animateur principal du Café littéraire de Béjaïa, Kader Sadji. Exigeant la libération "immédiate" de Karim Tabbou, les rédacteurs du communiqué estiment que "la riposte doit s'organiser impérativement". "Unissons-nous contre la dictature pour l'empêcher de s'enraciner durablement", ont-ils conclu. De leur côté, les membres du Comité de défense et de sauvegarde des libertés (CDSL), qui regroupe plusieurs militants politiques, des syndicalistes, des défenseurs des droits humains et autres représentants de la société civile, considèrent que "le kidnapping de Karim Tabbou" obéit à "ces méthodes dictatoriales" qui visent la "remise en cause des libertés démocratiques, déjà violées par l'emprisonnement arbitraire de Mme Louisa Hanoune, de la figure historique de la guerre de Libération nationale, le commandant Lakhdar Bouregâa, des militants pacifiques porteurs de l'emblème amazigh et des autres détenus d'opinion". Les animateurs du CDSL appellent le peuple algérien à "s'unir" et à "maintenir la mobilisation", afin d'exiger "la libération immédiate de Karim Tabbou ainsi que de tous les détenus politiques et d'opinion, le rejet de toute initiative contraire aux aspirations du peuple" et, enfin, "l'instauration d'un Etat civil et non militaire". Le collectif des militants de l'UDS de la wilaya de Béjaïa a adressé un message à la population de la région, dans lequel il dénonce "l'arrestation arbitraire et illégale du militant Karim Tabbou". Une arrestation qui confirme "la volonté du pouvoir d'instaurer un climat de psychose, de peur et de terreur pour se maintenir via l'élection présidentielle à tout prix", note-t-on dans le même document. "Désormais, émettre une opinion, critiquer les décisions du chef d'état-major, vice-ministre de la Défense est un crime", déplorent-ils, avant de souligner leur "attachement au combat foncièrement pacifique", tout en appelant la population à "rester vigilante et mobilisée".