Ce sont des centaines d'étudiants et de citoyens qui ont pris part, hier, à la marche du mardi qui s'est ébranlée, à 11h, de l'université Mouloud-Mammeri, pour se diriger vers la place des Martyrs, située à l'autre bout de la ville. La foule, déjà compacte au début de la marche, n'a cessé de grossir à mesure qu'elle avançait vers le centre-ville où des citoyens, par dizaines, se joignaient aux étudiants. Ces derniers ont, tout le long de la marche, exprimé leur rejet des élections, demandé la libération des tous les détenus d'opinion et dénoncé les figures du système, qui tente de se régénérer, affirment-ils, à travers Gaïd Salah, Bensalah et Bedoui. "Ulac el vote ulac", "Gaïd Salah dégage", "Bensalah dégage", "La chiwar la hiwar, rahil obligatoire", "Dégage, dégage hokoumat el bricolage", "Dawla madania machi askaria", "On en a marre des généraux", "Système dégage, jeunesse s'engage", "Libérez les otages, libérez les détenus", "À bas la répression, libérez les détenus", ont été autant de slogans scandés à tue-tête par les manifestants. Sur des pancartes brandies, on pouvait lire : "Le peuple est la source de tout pouvoir", "La souveraineté nationale appartient exclusivement au peuple", "Non aux élections sans transition", "Le peuple a voté, le résultat : dégagez", "Une seule élection, celle du peuple dans l'urne de la rue", "Les étudiants veulent une patrie et non un président, donc nous boycotterons le vote", ou encore "Le 12-12 à 12h12, nous serons les vainqueurs et vous les rejetés". Pour Ghiles, un animateur du mouvement des étudiants, "la présence en force des étudiants ce mardi confirme leur détermination à poursuivre le combat pour un changement radical du système". "Il est temps d'unir nos forces et de nous organiser en tant que peuple souverain et ne pas céder à ces manipulations machiavéliques d'un pouvoir corrompu", a-t-il ajouté soulignant encore que "le pouvoir applique une politique d'intimidation et de répression, mais il doit savoir que les étudiants, tout comme le peuple, n'ont pas peur de ces manipulations qu'ils sauront déjouer en préservant toujours le caractère pacifique de la lutte". Pour son camarade, Yanis, "cette troisième marche des étudiants, depuis la rentrée sociale, s'inscrit dans un registre de renaissance". "Le mouvement estudiantin de Tizi Ouzou renaît de ses cendres après les vacances d'été. Et ce n'est que le début car, nous refusons ces mascarades à répétition que nous sert le système", a-t-il expliqué, ajoutant que "l'étudiant s'est engagé, le système n'a qu'une seule solution : celle de dégager". Présent à cette manifestation, le coordinateur du Comité national pour la libération des détenus, CNLD, Kaci Tansaout, a, pour sa part, dénoncé la vague d'arrestations qui ont ciblé les symboles du mouvement populaire et celles enregistrées, hier, lors de la marche des étudiants à Alger. "Nous tenons à dénoncer également ces accusations infondées colportées par la justice contre des militants et des marcheurs pacifiques et nous réitérons notre appel à garder le caractère pacifique de ces marches et de ne pas répondre aux provocations", a-t-il indiqué.