Les manifestants ont fait référence à la lutte de Libération nationale en portant fièrementles photos des chefs historiques de la Révolution. Les Béjaouis sont décidés à arracher leurs droits à une Algérie, "algérienne, démocratique et sociale". Pour leur 26e marche de la dignité, ils sont sortis par dizaines de milliers au chef-lieu de wilaya de Béjaïa et par milliers à Akbou. Les manifestants, des jeunes et moins jeunes, des femmes et même des vieillards, se sont regroupés sur l'esplanade de la maison de la culture Taos-Amrouche avant d'entamer leur marche vers 13h45. Bon nombre d'entre eux sont venus avec le drapeau national et l'emblème amazigh et des pancartes où ils ont donné libre cours à leur imagination. Citations, inspirées de l'actualité des dernières semaines. Quant aux slogans scandés tout au long de leur itinéraire : "La hiwar, la chiwar" (Ni dialogue ni consultations) ; "El-djeïch dialna, El-Gaïd khan'na" (L'armée est la nôtre, Gaïd Salah nous a trahis) ; "Echaâb, la yourid houkm el-âaskar" (Le peuple ne veut pas d'un régime militaire), "Dawla madania, machi âaskaria" (Etat civil, non militaire) ; "Goulou lil Gaïd, dawla madania, machi âaskaria" (Dites à Gaïd Salah que nous voulons un Etat civil, non militaire) ; "Echaâb yennad atruhem, atruhem, atruhem" (Le peuple a décidé que vous partirez, vous partirez, vous partirez) ; "Goulna tetnehaw gaâ" (On a dit : vous dégagerez tous). Ou encore : "Allez, allez, nennad ulac l'vote" ; (On a dit qu'il n'y aura pas de vote"), et ce, en réponse à ceux qui insistent sur l'organisation, dans les plus brefs délais, de la présidentielle. Et de scander, afin d'être plus explicites : "On a dit que cette année, il n'y aura pas de vote." Durant ce 26e vendredi, les manifestants ont, de nouveau, fait référence à la lutte de Libération nationale en portant fièrement les photos des chefs historiques de la Révolution et de ses baroudeurs. Dans l'un des nombreux carrés qui se sont formés pour cette 26e journée de mobilisation, on portait une grande banderole sur laquelle on pouvait lire : "Libérez les détenus d'opinion." Un manifestant a même écrit : "Bouregâa, président. Primauté du civil sur le militaire." Et ce, pour montrer que l'ancien commandant de la Wilaya 4 historique est toujours dans le cœur des Algériens. Certains n'excluent pas qu'il puisse jouer un rôle dans l'Algérie transitionnelle. L'avant-dernier carré a réclamé justice pour le Dr Kamal-Eddine Fekhar, décédé en prison le 28 mai dernier. Et pour cause : le militant et syndicaliste, Hadj Brahim Aouf, ex-codétenu du militant Kamal-Eddine Fekhar — il passe ses vacances à Béjaïa —, ne rate aucune marche aussi bien celle des étudiants que du vendredi. La foule a scandé à cette occasion : "Pouvoir criminel iguenghen Fekhar Kamal-Eddine" (C'est la pouvoir criminel qui a tué Fekhar Kamal-Eddine) ; "Ulac smah, ulac" (Pas de pardon) ; "Pouvoir assassin" ; "Mazalagh d Imazighen" (On est toujours des Amazighs). Le dernier carré de la procession est formé par les architectes engagés, qui se sont mobilisés en tant que corporation depuis le 29 février. Par ailleurs, ils étaient des milliers de manifestants à marcher dans les rues d'Akbou pour insister surtout sur la sauvegarde impérative de la silmiya, le caractère pacifique des marches qui doivent se poursuivre jusqu'à l'avènement de la deuxième république, qu'ils veulent "démocratique, sociale, fédérale et laïque".