Comme chaque été, le village d'Aït Hichem, situé à quelques dizaines de kilomètres du chef-lieu de la commune d'AIt Yahia, organise la 7e édition de la Fête du tapis. Une tâche admirablement partagée par les associations culturelles et sociales du village en collaboration avec les autorités locales (APC) qui ne ménagent aucun effort pour la réussite de la manifestation. Comme prévue, la 7e édition de la Fête du tapis, qu'abritera l'école d'Aït Hichem, aura lieu du 18 au 25 août. Le village accueillera des milliers de visiteurs, fidèles au rendez-vous : redécouvrir l'artisanat des femmes aux doigts de fées, celles qui ont porté haut la culture berbère tout en présentant ce patrimoine et le label que certaines parmi elles ne cessent de revendiquer aujourd'hui. “Il s'agit de conserver un label du tapis berbère propre au village d'Aït Hichem avec une prise en considération effective, sans se figer dans un cachet folklorique de circonstance”, dira l'une des descendantes des Ath Hichem. Un village qu'on ne peut évoquer sans rendre hommage aux précurseurs du tapis, aux figures de proue telles que Nna Taos, Ghnima, Nouara et d'autres anonymes qui, malgré les contraintes, les règles de la dominance masculine et les interdictions, ont réussi à produire d'éclatants chefs-d'œuvre derrière leur métier à tisser. Le tapis d'Aït Hichem est une séduisante passion de femmes nuancée par plusieurs siècles d'histoire, de culture et de mythologie inscrite à travers les motifs en losanges de la tapisserie. Une virée à Aït Hichem dans une atmosphère du présent ne sera que savoureuse au visiteur curieux. C'est aussi une aubaine pour les citoyens qui en assurent l'encadrement à plusieurs niveaux : organisation, sécurité, orientation… une mobilisation accrue afin de faire face aux exigences des nombreux visiteurs. Par ailleurs, l'occasion sera offerte aux petits commerces et aux activités de circonstance, sous la vigilance et le contrôle des organisateurs. C'est enfin un espace de convivialité pour ces gardiennes des traditions qui mettent en valeur leurs produits, d'une part, et d'autre part, une animation à laquelle s'ajouteront la joie et la gaieté des galas artistiques, des pièces de théâtre, de la poésie… D'ores et déjà, les prémices de la réussite se dessinent à l'horizon des Aït Yahia, du Djurdjura. LIMARA B.