La France et l'Italie présideront une réunion sur la Libye, jeudi à l'ONU, dans l'objectif de préparer une conférence internationale visant à sortir ce pays d'un conflit meurtrier. Jean-Yves le Drian, ministre français des Affaires étrangères, et son homologue Italien Luigi Di Maio tenteront lors de cette réunion de remettre sur les rails la solution du processus politique écornée au lendemain de l'offensive sur la capitale Tripoli, le 4 avril dernier, lancée par le général à la retraite Khalifa Haftar. "Le but c'est d'embrayer sur un processus politique. Il n'y aura pas de solution militaire en Libye", a déclaré Jean-Yves le Drian, lors d'une conférence, à la veille de la 74e Assemblée générale de l'ONU. "Ceux qui le pensent se trompent et risquent d'entraîner ce pays dans une dérive dramatique", a-t-il ajouté, en allusion à Khalifa Haftar. Ce dernier, à travers son porte-parole, a annoncé le 7 septembre dernier que seule une solution militaire était en mesure de mettre fin au conflit libyen. "Il faut arrêter cette spirale et cette réunion sera je l'espère le premier pas vers un processus qui aboutira à une conférence internationale", a soutenu M. Le Drian, ajoutant que "nous sommes totalement en phase avec l'Italie puisque c'est avec mon collègue italien que je vais coprésider cette réunion". Plusieurs parties prendront part à cette réunion à l'instar des membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, l'Allemagne, les Emirats arabes unis, l'Egypte et la Turquie ainsi que des organisations régionales (Union européenne, Union africaine et Ligue arabe). Parallèlement à cette réunion, l'émissaire de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, s'entretiendra pour sa part avec les représentants de l'Union européenne. M. Salamé a appelé, à plusieurs reprises, la communauté internationale et le Conseil de sécurité à s'entendre pour mettre fin au conflit dans la Libye. Il a averti notamment sur les dangers et les risques des soutiens aux belligérants par les acteurs impliqués directement ou indirectement dans ce conflit. Karim Benamar/Agences