Après des mois de division, le Front des forces socialistes (FFS) peut envisager voir le bout du tunnel. Des cadres et des militants du parti, issus essentiellement de la fédération de Béjaïa, lancent une nouvelle initiative, demandant aux deux parties en conflit la tenue d'une session du conseil national de "consensus" pour pouvoir aller "ensemble" vers un congrès unificateur. Pour éviter des frictions et de nouvelles divisions, ces militants du FFS proposent la constitution d'un comité mixte qui pourra organiser une session du conseil national unificateur. "Face aux profondes divisions qui minent notre parti, au conflit qui frappe toutes les instances dirigeantes et à l'absence d'un climat de confiance, la proposition de mettre en place un cadre consensuel afin de préparer cette prochaine session du conseil national est opportune", indique un communiqué signé par quelques militants et membres du conseil national du FFS. Ce comité devra "pouvoir travailler en toute indépendance afin de réunir toutes les conditions politiques et organiques pour la réussite de la prochaine session du conseil national. Il devra également bénéficier des prérogatives nécessaires à la réalisation de sa mission", lit-on encore dans le communiqué. Avant de parvenir à cette proposition, les rédacteurs du document ont rappelé la profonde crise vécue par leur parti depuis plusieurs mois déjà. "Le constat largement partagé est que seul un compromis peut sortir notre parti de cette grave crise. Il ne pourrait d'ailleurs en être autrement pour un parti comme le FFS, dont la philosophie politique prône le dialogue et la recherche du compromis comme mode de résolution des conflits", indique le document, qui rappelle les divisions internes nées de fractures au sein de l'instance présidentielle (IP). "Cette fracture de l'IP a été principalement causée par le refus de certains de ses membres du fonctionnement collégial que leur imposent les statuts du parti. Cette crise de direction a divisé les rangs de nos militants au moment où notre peuple se bat pour l'instauration d'une deuxième république", ajoute le communiqué. "Devant la situation de blocage que connaît notre parti, une des parties en conflit, dans sa déclaration datée du 11 août, reconnaît l'échec et l'incapacité de l'IP à apporter une solution à la crise. Face à cette impasse, elle propose de s'en remettre au conseil national, instance suprême entre deux congrès, pour élaborer une solution de sortie de crise", lit-on encore. Actuellement, deux grandes tendances gèrent le FFS. L'une, menée par Ali Laskri et Mohand-Amokrane Chérifi, détient le cachet et a nommé Hakim Belacel premier secrétaire. L'autre, menée par Hayet Tayati, a nommé Belkacem Benamer premier secrétaire du parti. Mais ce dernier ne parvient pas à se faire entendre des médias. Les deux parties se livrent une bataille publique étant donné que la première équipe s'inscrit dans le cadre de l'alternative démocratique. Mais les deux tendances veulent tenir un congrès vers la fin de l'année. Une mission impossible, puisqu'aucune commission de préparation n'est installée. Ali Boukhlef