Les trois syndicats autonomes, à savoir le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) et l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), devraient revoir leur copie après l'échec de leur grève générale, très peu suivie dans les établissements. Mais aussi de leur marche, qui a drainé quelques centaines de personnes, a indiqué l'un des organisateurs. Et, pour cette action, ils ont eu le soutien du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), qui n'a pas été déterminant, mais qui oblige le trio syndical à envisager sérieusement de rejoindre les Forces de l'alternative démocratique de Béjaïa, qui a organisé, et avec succès, la marche hebdomadaire du mardi 24 septembre dernier, en collaboration avec la communauté universitaire ; une manifestation devenue ces dernières semaines un vendredi bis. En effet, les trois syndicats envisagent sérieusement, selon des acteurs sociopolitiques locaux, de renoncer à cette grève cyclique du lundi, de rejoindre les Forces de l'alternative démocratique et d'appuyer la manifestation de la communauté universitaire, qui a appelé la population à rejoindre massivement leur 33e marche, afin d'exiger le départ du système et de réitérer leur rejet de l'élection présidentielle. Et sans doute exiger — le point a été omis dans la déclaration du collectif des enseignants et ATS de l'université de Béjaïa — la libération des détenus politiques et d'opinion. Durant la manifestation, qui s'est déroulée sous la pluie, on a scandé les slogans habituels contre le chef d'état-major, Ahmed Gaïd Salah, qui refuse, selon eux, la mise en place d'un processus transitionnel, et pour la libération des détenus politiques et d'opinion. Il est vrai que dans leur communiqué, les trois syndicats avaient exigé "la concrétisation immédiate et inconditionnelle des détenus d'opinion ; une justice libre et indépendante ; le respect des libertés individuelles et collectives ; la mise en place d'un processus transitionnel, qui consacrera la justice sociale dans un Etat démocratique et républicain". Le Cnapeste avait fait siennes, lui aussi, "les exigences du peuple algérien et s'inscrit entièrement dans cette dynamique citoyenne nationale". Il a réitéré "sa disponibilité à lutter sans relâche pour le triomphe des aspirations populaires avec l'ensemble des partenaires, qu'ils soient syndicaux, politiques ou associatifs". Il n'est pas exclu de voir dans les prochains jours le Cnapeste, mais aussi l'Unpef et le SNTE, adhérer aux Forces de l'alternative démocratique, qui regroupe des partis de la mouvance démocratique, des syndicats, à l'instar du Snapap, du Satef et du CLA, mais aussi des acteurs de la société civile, les adhérents de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh), le Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), l'Association pour la défense des travailleurs de la wilaya de Béjaïa, le Groupement pour une Algérie algérienne (GAA).