Les membres du barreau de Béjaïa qui se sont amplement engagés dans la révolution pacifique en marche envisagent de recourir prochainement à d'autres actions de protestation en vue d'appuyer davantage la mobilisation populaire réclamant "la libération de l'ensemble des détenus politiques et d'opinion" et "le départ définitif de tous les symboles du système politique". Ainsi, les robes noires affiliées à l'Ordre régional des avocats de Béjaïa (ORAB) n'excluent pas l'éventualité de recourir au boycott de toutes les juridictions pénales à travers la wilaya, en signe de soutien au mouvement populaire né le 22 février, mais aussi de solidarité avec les détenus d'opinion qui croupissent toujours dans les geôles du pouvoir, notamment dans la prison d'El-Harrach, à Alger. Selon le bâtonnier de Béjaïa, Me Salem Khatri, la décision finale reviendra au conseil de l'ORAB qui tiendra son assemblée générale ordinaire (AGO) demain jeudi 10 octobre. "Outre les points relatifs à l'organisation interne de notre corporation, les débats s'articuleront autour des actions à entreprendre pour appuyer celles que mène sur le terrain le mouvement populaire qui réclame pacifiquement depuis le 22 février 2019 un changement de système politique, à travers un processus transitionnel. À ce titre, nous allons aussi examiner la situation des détenus d'opinion et des atteintes aux libertés individuelles et collectives qui accentuent la crise politique que traverse notre pays", nous a déclaré, hier, Me Khatri. A priori, les avocats de Béjaïa s'attelleront à emboîter le pas à leurs confrères de la wilaya de Tizi Ouzou, qui viennent de décider de boycotter toutes les juridictions pénales, tout en appelant les membres de l'Union nationale des barreaux d'Algérie (UNBA) à "mettre à exécution les résolutions de l'AG extraordinaire tenue le 6 juillet dernier à Béjaïa, à savoir le boycott de toutes les juridictions pénales à travers le territoire national jusqu'à satisfaction des revendications de la corporation".