L'Alliance des démocrates de la diaspora algérienne (Adda), qui vient de se constituer en association, s'engage à mener des actions pour alerter les instances internationales sur les violations répétées des droits de l'Homme en Algérie. Fidèles à leur rendez-vous hebdomadaire, de très nombreux Algériens de la région parisienne se sont de nouveau rassemblés, hier après-midi, à la place de la République, à Paris. Les présents ont tenu à marquer leur solidarité avec les détenus d'opinion et à dénoncer la multiplication des arrestations au cours des dernières marches, notamment lors de celle organisée mardi dernier à Alger par les étudiants. "Libérez nos enfants. Leur place est avec leurs familles. Un jour le peuple vous jugera et sa sentence sera sans appel", s'est élevé un vieux monsieur, au milieu de la foule. Comme à l'accoutumée, les manifestants ne sont pas venus les mains vides. Beaucoup brandissaient des portraits de détenus. "Le régime emploie une méthode contre-productive car il pense faire peur aux gens en multipliant les arrestations. Or, c'est tout le contraire qui se passe. Le peuple est plus déterminé à poursuivre la résistance", explique Abdelatif, animateur d'un collectif étudiant pour le changement démocratique en Algérie. Le collectif Libérons l'Algérie, qui co-organise les rassemblements du dimanche à la place de la République, s'est indigné, dans un communiqué, il y a quelques jours, face à l'exacerbation de la violence policière à l'égard des manifestants. "Ce passage en force confirme la volonté du pouvoir de rompre avec le caractère pacifique et joyeux qui anime la révolution algérienne depuis le 22 février (…) et obéit à la logique du pourrissement et de déstabilisation du pays, enclenchée par les tenants du pouvoir", fait savoir l'organisation. L'ONG Riposte internationale, qui a tenu une journée d'étude samedi dernier sur la situation en Algérie, a interpellé, pour sa part, les instances internationales sur "les dérives totalitaires" du pouvoir algérien. La montée de la répression contre le mouvement populaire a été également évoquée lors de la tenue, avant-hier, à la Bourse du travail de Paris, de l'assemblée constitutive de la section Île de France de l'Alliance des démocrates de la diaspora algérienne (Adda). L'Adda a été créée en août dernier, dans le sillage de la formation à Alger du Pacte de l'Alternative démocratique. Une centaine de personnes ont assisté à l'assemblée constitutive. Cette réunion a abouti à l'élection d'un conseil d'administration formé de 27 membres et à l'adoption de ses statuts. Les présents se sont mis d'accord sur la nécessité de poursuivre la structuration de l'Adda en France et à l'international, en soutenant la création de sections locales. Farid Yaker, membre du nouveau conseil d'administration, révèle que des demandes d'adhésion proviennent d'expatriés algériens qui résident dans le monde entier. Pour se donner une plus grande liberté de mouvement, les fondateurs de la section parisienne se sont constitués en association conformément à la loi française de 1905. La charte de l'Adda-Île de France fixe un certain nombre d'objectifs. L'association entend notamment offrir "un cadre d'organisation et d'expression à la diaspora pour contribuer à la concrétisation des aspirations démocratiques du peuple algérien à travers la mise en œuvre d'une réelle transition démocratique avec un pouvoir constituant". Elle milite aussi pour que "la diaspora prenne toute sa place dans la vie économique et politique de l'Algérie". Par ailleurs, l'Adda s'engage à mener des actions de sensibilisation et d'intervention auprès d'institutions et d'organismes internationaux "afin d'assurer le respect des engagements internationaux de l'Algérie en matière de droits de l'Homme et de libertés fondamentales". "Nous entendons agir pour que l'Algérie respecte les conventions internationales sur les droits de l'Homme qu'elle a ratifiées", explique Farid Yaker. L'Adda prévoit aussi d'engager des actions afin de récupérer les biens mobiliers et immobiliers détenus illégalement par des responsables du régime (anciens et en fonction) en France.