La mobilisation populaire a gagné en intensité à Sétif à la faveur du trente-cinquième vendredi du hirak. Hier, il a été très difficile de se frayer un chemin parmi les marcheurs. Les principales rues de la capitale des Hauts-Plateaux étaient noires de monde. Un important dispositif sécuritaire a été déployé en plusieurs endroits de la ville. En effet, des milliers de manifestants ont, dès la fin de la prière du vendredi, investi l'avenue de l'ALN (Armée de libération nationale) longeant le siège de la wilaya et le Park Mall Sétif, l'avenue Cheikh-Laïfa, l'avenue du 1er-Novembre-1954, ainsi que celle du 8-Mai-1945 appelée communément rue de Constantine. Ils ont commencé par chanter en chœur Qassaman et d'autres chants patriotiques devant le siège de la wilaya, avant d'entamer la marche pour sillonner plusieurs artères du centre-ville. "C'est une façon de dire que nous sommes patriotiques et unis. Cela fait plusieurs semaines que nous n'avons pas chanté l'hymne national, mais aujourd'hui, il y a beaucoup plus de monde que les semaines passées. Nous voulons encore une fois qu'ils entendent que nous sommes toujours là et que le peuple est déterminé à réaliser ses revendications. Plus l'échéance approche, plus nous serons nombreux ; et ils ne pourront pas ignorer que nous sommes nombreux, voire très nombreux, dans la rue", nous dira un quadragénaire. Les manifestants ont scandé des slogans hostiles au système en place, tout en exprimant le rejet de l'élection présidentielle du 12 décembre. La mobilisation, qui est allée crescendo, semble ne pas fléchir et témoigne d'un inébranlable hirak que les responsables du système doivent prendre en considération et ne pas ignorer. Hier, ils étaient très nombreux, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, à rejoindre le lieu habituel de la manifestation, à savoir les rues adjacentes au siège de la wilaya, pour exprimer une énième fois leur refus, voire leur rejet catégorique, de l'élection présidentielle organisée par les figures qui incarnent le système de Bouteflika.