Une petite virée dans la ville de Tamanrasset suffira pour constater l'état de déliquescence dans lequel se trouve la majorité de ses quartiers gagnés par la déprédation. De Gataâ El-Oued à Tabarkat en passant par Al-Djazira, In Kouf, Assoro, Tafsit, Malta, Matna-Talat, Elwiam, Echoumouaâ et Tahaggart, les images des constructions prosaïques, des routes poussiéreuses, des regards d'assainissement débordés, des interminables flaques d'eaux et des trottoirs défoncés sinon inexistants s'offrent aux yeux de tous les visiteurs qui auront certainement à découvrir d'autres images plus étiolées s'ils prennent la peine de s'aventurer encore dans les bidonvilles d'In Kouf Doushak, Thagouine, hay Ennissa et hay El-Qamar. Hormis les itinéraires empruntés par les officiels, rares sont les endroits épargnés par cette dégradation qui ravive chez la population locale le sentiment de marginalisation, comparativement aux autres villes du pays. En dépit des sommes dépensées pour l'amélioration du cadre de vie des habitants, Tamanrasset semble être figée dans l'image des villes affectées par une véritable métastase urbaine. "J'ai pris mon véhicule pour faire un tour de la ville. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point j'étais déçu. Aucun quartier n'est épargné par l'excroissance urbaine et le délabrement des infrastructures de base, notamment les routes. Les rares tronçons réhabilités sont truffés de dos d'âne", regrette Mohamed Salah, qui nous a décrit l'image d'une ville autre que celle entretenue par le wali et son exécutif sur les réseaux sociaux. Son ami Ahmed, lui emboîtant le pas, lance d'un ton sarcastique : "Sincèrement, c'est tout le monde ici qui souhaite que la ville soit comme celle que les journalistes de la télévision publique nous présentent à chaque fois au JT de 20h, car la réalité est tout autre. " Pour répondre aux attentes des habitants, on a appris de l'APC de Tamanrasset que plusieurs opérations de développement ont été lancées et d'autres en perspective dans la commune, afin d'améliorer les conditions de vie des citoyens. Ces opérations, retenues au titre du programme communal de développement (PCD) pour un montant de plus de 160 millions DA, consistent en l'extension du réseau d'assainissement dans l'ensemble des quartiers de la ville et en l'équipement de la salle de soins du quartier In Kouf qui s'est vu également accorder quatre salles de cours. Dans une déclaration à la presse, le président de l'APC de Tamanrasset, Cheikh Badi, a également parlé de la réhabilitation du réseau d'alimentation en eau potable au profit du quartier de Gataâ El-Oued et des villages Ahelfen et Outoul, respectivement situés à 35 et 20 km de Tamanrasset, et de la réalisation de deux stades de proximité à Tighaouhaout (40 km de Tamanrasset) et au quartier Gataâ El-Oued et un camp de jeunes au village d'In Zaouane (10 km à l'est de Tamanrasset). D'après l'édile, 68 opérations de développement ont été finalisées dans les différents quartiers de la commune de Tamanrasset, en attendant le lancement d'autres projets en perspective pour un montant de plus de 46 millions DA.