La mobilisation était forte, hier, au centre-ville d'Annaba, pour le 31e mardi de manifestation des étudiants, qui a eu lieu sous une étroite mais discrète présence policière. La marche à laquelle ont participé de nombreux citoyens encadrés par les représentants des associations locales, d'avocats et de professeurs d'université s'est ébranlée vers 10h30 depuis le terre-plein qui fait face à la poste principale avant de se diriger vers le Cours de la Révolution. Drapés dans l'emblème aux couleurs nationales et brandissant des pancartes et des banderoles géantes sur lesquelles on pouvait lire différents slogans hostiles aux tenants du pouvoir, les marcheurs, parmi lesquels il y avait beaucoup de femmes, ont clamé haut et fort leur opposition à l'élection présidentielle organisée par Bensalah et Bedoui. C'est aux cris de "Ya s'hab el-kaskrot makache el-vote" (Pas de vote avec les mangeurs de casse-croûtes) ou encore "Manvotiche ala el-îssabat yetnahaou gaâ" (Nous ne voterons pas pour les voyous). La foule dit, pour la énième fois, non au scrutin prôné par les autorités du moment. Le chef de l'Etat et le chef du gouvernement par intérim plus que jamais décriés, ont été, encore une fois, désignés à la vindicte publique. Repris à l'unisson tout au long de la procession et adressé aux plus hautes instances du pays, le slogan : "Bedoui oua Bensalah lazem ytirou, loukan bersass ouallah mana habsine" (Bedoui et Bensalah doivent partir, même la mitraille ne nous fera pas changer d'avis) a résonné comme un ultimatum. Les participants à la manifestation d'hier ont ainsi dénoncé les arrestations de militants du hirak et des dirigeants de partis dont ils ont exigé la libération immédiate. Accusé ouvertement de connivence avec les rescapés du régime honni de Bouteflika, le général-major Ahmed Gaïd Salah a été pris à partie. Les manifestants ont également scandé "Daoula madania machi âaskarya" et "Salimou salimou essolta lechaab" (Rendez le pouvoir au peuple). A. Allia