Encore une fois, le hirak a dominé les événements politiques à Mascara puisque des milliers de manifestants se sont donné rendez-vous sur la place Emir-Abdelkader pour réitérer leurs revendications qui gravitent autour du départ de tous ceux qui ont été à la solde de Bouteflika, notamment le président par intérim Abdelkader Bensalah et le chef du gouvernement Noureddine Bedoui. Outre ces exigences, les marcheurs rejettent l'élection, convaincus qu'elle ne sera ni libre ni transparente, tout comme ils ont revendiqué la libération de tous les détenus d'opinion. Visiblement, le nombre des marcheurs grossit de vendredi en vendredi et les voix deviennent plus sonores. "Nous n'abdiquerons pas et nous ne reculerons pas. Ils veulent nous avoir à l'usure, mais nous maintiendrons sur eux la pression jusqu'à ce qu'ils cèdent. Nous réclamons toujours un Etat de droit, libre et indépendant. Depuis 1962, c'est toujours le même clan qui gouverne. Ils ont pillé l'Algérie et ruiné le peuple. Aujourd'hui que les masques sont tombés, un changement radical s'impose !", a déclaré un sexagénaire, un habitué des marches du vendredi. "Le peuple est en danger, main dans la main, nous le libérerons", tel est le nouveau slogan repris en chœur par les manifestants.