Le mot d'ordre de grève générale initiée par le Syndicat national des magistrats (SNM) a été largement suivi, hier, dans différents tribunaux de la wilaya de Béjaïa. En effet, lors de notre virée, hier matin, dans l'enceinte du palais de justice de Béjaïa, nous avons eu à constater que l'activité judiciaire était paralysée tant au niveau du tribunal de première instance que dans les juridictions relevant de la cour d'appel. Bien que les services administratifs, notamment celui de greffe judiciaire, continuent à fonctionner, les activités des magistrats étaient gelées. Les salles d'audience des tribunaux étaient fermées et les procès des affaires enrôlées pour la journée d'hier reportés sine die. Plusieurs citoyens parmi les justiciables et les témoins, convoqués pour hier, ont été contraints de rebrousser chemin. Les quelques avocats rencontrés dans la salle réservée à leur corporation nous ont affirmé que le mouvement de grève initié par le SNM a eu un écho favorable à l'échelle de la wilaya de Béjaïa. C'est ce que nous a confirmé également le bâtonnier de Béjaïa, Me Salem Khatri. Selon lui, toutes les audiences, y compris les procès de la dernière session criminelle de l'année en cours, sont de facto reportées à une date ultérieure. C'est dire que le corps des magistrats exerçant dans la wilaya de Béjaïa a adhéré massivement à l'appel à la grève générale illimitée lancé samedi dernier par le SNM qui demande, entre autres revendications, le gel du vaste mouvement opéré, le 24 octobre dernier, par le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati, et validé par le Conseil supérieur de la magistrature. Un mouvement qui a touché, faut-il le rappeler, près de 3 000 magistrats sur un ensemble de 6 000. En outre, le SNM a tenu à dénoncer la mainmise du pouvoir exécutif sur le pouvoir judiciaire, tout en plaidant pour l'indépendance de la justice.