Le défi lancé pour un retour massif des manifestants dans la rue, à l'occasion de ce 1er Novembre, a été bel et bien relevé à Skikda, la ville du 20-Août-1955, un des bastions de la guerre d'Indépendance. Les dignes héritiers de Zighoud Youcef et de Kouicem Abdelhak ont été fortement plus nombreux durant cette journée commémorative du 65e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération, faisant dire à un manifestant : "La flamme du hirak a été bien rallumée." En effet, hommes, femmes et enfants étaient pour la plupart drapés dans l'emblème national et portaient des pancartes avec divers slogans exprimant surtout le refus des hirakistes d'aller voter tant que les résidus du système de Bouteflika sont toujours au pouvoir en scandant : "Diroulna les menottes, makanch l'vote" (Il n'y aura pas de vote même si vous nous mettez les menottes), ou "Ya ouled França, makanch l'vote" (Fils de la France, pas de vote), ou encore "Rahil Bensalah oua Bedoui, matleb chaâbi" (Le départ de Bensalah et de Bedoui est une revendication du peuple). Tout en rappelant qu'ils aspirent à une Algérie républicaine, en scandant le slogan phare de ce hirak : "Dawla madania machi âaskaria" (Un Etat civil et non militaire), ils réclamaient également le départ du système et la libération des détenus : "Rahil ennidham oua itlaq sarah el mou3taqalin." Une pancarte géante à l'effigie du détenu Messaoud Leftissi, sur laquelle on pouvait lire "Libérez Messaoud Leftissi et les détenus d'opinion", a été brandie par un manifestant, alors qu'un handicapé sur une chaise roulante en larmes en cette journée historique, très ému par le sort du grand acteur de la guerre de Libération, portait une pancarte réclamant "la libération du moudjahid détenu politique Bouregâa". Une autre pancarte géante était exhibée par des jeunes avec les photos des 22 historiques de la déclaration du 1er Novembre 1954, pour signifier que les jeunes n'oublient pas leur sacrifice et aussi leur mérite pour l'indépendance du pays et qu'ils seront fidèles à leur serment.