Des dizaines de manifestants ont été blessés hier en Irak, après l'intervention des forces de sécurité pour disperser le rassemblement qui se tient depuis mercredi sur les axes menant au port d'Oum Qasr, qui donne sur le golfe Arabique, ont rapporté plusieurs sources et les médias locaux. Cela porte le bilan à plus de 150 blessés, avec les 120 blessés recensés par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH), a rapporté l'agence de presse officielle (ANII), citant un communiqué de cette organisation hier matin. "Le HCDH a surveillé par le biais de ses équipes d'observation les événements survenus dans la province de Bassora, qui ont entraîné des affrontements entre les forces de sécurité et des manifestants au port d'Oum Qasr et ont recensé 120 blessés à l'hôpital d'Oum Qasr, en raison de l'utilisation de gaz lacrymogène et des tirs à balles réelles par les forces de sécurité pour disperser les manifestants", a indiqué un communiqué de cette organisation onusienne. Vendredi, une personne a été tuée et des centaines ont été blessées dans des violences nocturnes à Bagdad, la capitale, et dans le sud du pays. Selon la presse irakienne, des dizaines de protestataires ont mis en place des barrières pour empêcher des camions transportant des marchandises alimentaires de quitter le port de la ville. D'autres médias ont fait état du blocage des routes menant au champ pétrolier de Majnoon, un des plus importants du pays, situé à Bassora. Les manifestants ont voulu et empêcher les employés de s'y rendre. Selon des médias locaux, les forces de sécurité ont fait usage hier de balles réelles et de gaz lacrymogènes "mortels" contre des manifestants qui continuaient de bloquer les principales routes des grandes villes, à Bassora notamment, dans le sud-est du pays. Selon les médias indépendants, ces gaz sont dix fois plus puissants que les bombes lacrymogènes traditionnelles utilisées par les polices à travers le monde. Le Forum irakien (ONG), dirigé par Iyad Allaoui, a indiqué que "ce type de bombes lacrymogènes contiennent des substances toxiques ayant causé la mort et la blessure de centaines de manifestants". Hier, plusieurs villes du pays ont continué à vibrer au rythme de manifestations imposantes. Par ailleurs, des milliers de personnes de la province de Diyala sont sortis de nouveau hier pour dénoncer la violence des répressions de la veille à Bagdad et dans les gouvernorats du Sud. K. B./Agences