Au moins 500 combattants de l'ex-rébellion touarègue du Niger ont été enrôlés “fin juillet” par l'armée libyenne, a annoncé L'Evènement, un hebdomadaire privé nigérien. “Environ 500 ex-combattants du Front de libération de l'Aïr et de l'Azawak (Flaa) viennent de bénéficier de la nationalité libyenne et d'être intégrés dans l'armée de la Jamahiria”, affirme le journal, généralement bien informé au sein de la communauté touarègue, dans son numéro daté du 12 août dernier. Selon L'Evènement, la cérémonie d'enrôlement s'est déroulée fin juillet à Syrte (centre libyen), en présence de l'ex-ministre nigérien du Tourisme, Rhissa Ag Boula, et de quinze autres chefs de tribu touarègue du Niger. Aucun représentant du gouvernement nigérien n'a assisté à la cérémonie, écrit encore le journal. Une rébellion touarègue du Niger avait été déclenchée en 1991 dans le nord désertique du pays (frontalier de la Libye et de l'Algérie), par des jeunes Touaregs ayant auparavant servi dans la légion islamique en Libye. Les Nigériens soupçonnaient leurs voisins libyens de financer la rébellion, qui a officiellement pris fin avec la signature des accords de paix le 24 avril 1995 entre le gouvernement et les rebelles, représentés par Rhissa Ag Boula. Nommé ministre de l'Artisanat et du Tourisme en 1996 et limogé en février 2004, Rhissa Ag Boula avait peu après été incarcéré à la prison civile de Say, au sud de Niamey, pour “complicité” du meurtre d'un militant du parti au pouvoir à Agadez, sa région d'origine. Depuis dix ans, quelque 3 000 anciens combattants touaregs, démobilisés et cantonnés dans plusieurs sites officiels dans le nord du pays, attendent une reconversion socioéconomique, conformément aux accords de paix du 24 avril. R. I.