Des centaines de manifestants de la daïra de Tigzirt, au nord de la wilaya de Tizi Ouzou, ont réinvesti la rue, jeudi dernier, pour exiger la libération des détenus d'opinion dont Amar Acherfouche, originaire du village de Tifra, dans la même région. Comme chaque jeudi, cette 17e marche consécutive s'est ébranlée à 10h30 depuis la place des Martyrs du centre-ville pour se diriger vers le tribunal de Tigzirt, où la marche a pris fin par un rassemblement de soutien aux détenus d'opinion. En effet, et tout en reprenant les slogans habituels appelant notamment à la libération des détenus d'opinion, au départ des symboles du système et en rejetant catégoriquement l'élection présidentielle du 12 décembre prochain, les manifestants se sont regroupés devant le tribunal de Tigzirt où ils ont fêté symboliquement l'anniversaire d'Amar Acherfouche qui, lui, l'a "célébré" mercredi dernier, dans sa cellule à la prison d'El-Harrach. Sur place, un gâteau a été partagé par les présents sous les cris de "Assa azekka, Amar yella yella". Les manifestants ont également brandi deux larges banderoles sur lesquelles on pouvait lire : "Libérez Amar Acherfouche", "Libérez les détenus." Sur une pancarte portée par un manifestant, il était aussi écri : "Non au chantage, libérez les otages." Lors de ce rassemblement, Me Amar Zaïdi, membre du collectif d'avocats des détenus d'opinion, a rappelé : "Le dossier d'Amar Acherfouche et ceux d'autres codétenus, dont Samira Messouci, ont été transmis au tribunal correctionnel et la date de leur comparution n'a pas été encore fixée." En réaction à cette information, le frère d'Amar, Mohand-Ameziane Acherfouche, que nous avons pu contacter jeudi, alors qu'il était à El-Harrach pour rendre visite à son frère, a estimé qu'"Amar ne voudrait pas qu'on abdique ni qu'on sombre dans le désespoir". "À chaque visite, il est rassuré de savoir que le peuple se mobilise pour leur libération, mais il demande toujours des nouvelles de la mobilisation des vendredis et mardis", a-t-il ajouté. "Nous essayons d'être à la hauteur de son engagement et de celui de tous les détenus de la révolution. Nous maintiendrons la pression jusqu'à la pleine et entière satisfaction des revendications du peuple en révolution." K. Tighilt