Rien ne peut apparemment arrêter la marche de la liberté tant que les principales revendications ne sont pas encore satisfaites. Pour ce 38e rendez-vous hebdomadaire de ce mouvement pacifique, les marcheurs ont utilisé des slogans essentiellement pour revendiquer l'annulation pure et simple de l'élection présidentielle du 12 décembre. Pour de nombreux citoyens la liste des cinq candidats à la présidentielle est un remake du système Bouteflika qui a ruiné le pays. Ils ont à maintes fois repris le refrain "Makanch l'vote, ouallah mandirou, Bedoui, Bensalah lazem itirou… Ouallah mana habssine" (Pas de vote, par Dieu nous ne le ferons pas, Bedoui et Bensalah doivent dégager… Par Dieu, nous ne nous arrêterons pas) et aussi "Yetnahaw gaâ, n'votiw gaâ" (Ils partent tous, nous voterons tous). Une panoplie d'autres slogans avec des refrains musicaux, dont certains religieux car coïncidant avec la veille de la fête d'El-Mawlid ennabaoui, a été scandée ou chantée. On pouvait aussi lire sur une pancarte : "Dawla dimoqratia, madania oua l'qanoun fouq el jami3" (Un Etat démocratique, civil et la loi au-dessus de tous). Les manifestants ont aussi brandi des pancartes pour rappeler la revendication de l'application de l'article 12 de la Constitution, qui souligne que le pouvoir tire sa source du peuple. Comme pour chaque vendredi, la gent féminine était fortement présente, marquée, durant cette marche de la liberté, par les youyous presque après chaque refrain scandé à haute voix. A. boukarine