Pour le 38e acte de la manifestation pacifique hebdomadaire, les Sétifiens n'ont pas dérogé à la règle. Ni le froid ni la pluie ne les ont empêchés de sortir dans la rue pour rejoindre le lieu habituel du rassemblement pour la protestation, à savoir la rue de l'ALN longeant le siège de la wilaya. En effet, dès la fin de la prière du vendredi, ils ont arpenté les différentes artères qui mènent au centre-ville pour marquer une halte devant les sièges de la wilaya et du secteur militaire. Après avoir entonné en chœur l'hymne national et d'autres chants patriotiques, les manifestants, qui ont observé une minute de silence à la mémoire des soldats victimes du terrorisme cette semaine, ont scandé plusieurs slogans hostiles au système d'Abdelaziz Bouteflika en place depuis vingt ans et qui, selon plusieurs manifestants, est en train de ressusciter. "Makanch intikhabat mâa l'îssabat" (Pas de vote avec les gangs), "Silmya, silmya" (Pacifique, pacifique), ainsi que d'autres slogans affirmant la détermination du peuple à aller jusqu'au bout de ses revendications. Drapés dans l'emblème national, les milliers de manifestants, dont des hommes et des femmes, qui ont ensuite marché tout au long des grandes artères de la capitale des Hauts-Plateaux, dont le boulevard des Entrepreneurs, en passant par la Cité financière, ont réaffirmé leur rejet des figures qui incarnent le système, notamment le président de l'Etat, Abdelkader Bensalah, et le Premier ministre, Noureddine Bedoui. Les marcheurs ont aussi demandé la libération des détenus d'opinion en scandant : "Ali La Pointe, Ali La Pointe, l'Algérie wellet" (Ali La Pointe, l'Algérie est de retour). Sur une pancarte, on pouvait lire : "Non au clonage de la bande", en faisant allusion aux cinq candidats qui se présentent au scrutin présidentiel du 12 décembre prochain rejeté par le peuple, Abdelmadjid Tebboune, Ali Benflis, Azzedine Mihoubi, Abdelkader Bengrina et Abdelaziz Belaïd, qui, selon les manifestants, ne sont que le produit et les serviteurs du système Bouteflika qui est en train de se préparer à assurer son cinquième mandat sans Abdelaziz Bouteflika.