Pour la deuxième journée consécutive, des dizaines d'élèves de plusieurs établissements du secondaire du chef-lieu de la wilaya de Sétif sont sortis hier dans la rue pour rejoindre et, du coup, soutenir le mouvement populaire pacifique. Outre la grève, ils ont battu le pavé dans la matinée. En effet, les lycéens, qui ont refusé de rejoindre leurs établissements scolaires en réponse à des appels lancés sur les réseaux sociaux, se sont rassemblés devant le siège de la wilaya, après avoir arpenté les différentes artères qui y mènent. Ils ont scandé plusieurs slogans hostiles aux figures qui incarnent le système d'Abdelaziz Bouteflika : "Bedoui dégage", "Bensalah dégage" ou encore "Pouvoir assassin". Ils ont, par ailleurs, affiché un rejet catégorique de l'organisation de l'élection présidentielle prévue le 12 décembre prochain et des candidats qui ont été retenus par l'instance des élections. "Makanch intikhabat mâa l'îssabat" (Pas de vote avec les gangs), ont-ils scandé, tout en entonnant en chœur l'hymne national et d'autres chants patriotiques. Ils ont scandé des slogans et interprété des chansons de supporters de football. Les chants ont résonné dans le centre-ville jusqu'à 11h. Il est à rappeler que la Direction de l'éducation de Sétif a, selon son chargé de la communication, instruit les chefs d'établissement du secondaire d'entamer des opérations de sensibilisation des lycéens, afin de les retenir dans les établissements et ne pas les laisser rejoindre la rue. Des chefs d'établissement que nous avons contactés nous ont indiqué que le débrayage initié par certains potaches a perturbé le déroulement des cours dans leurs établissements. Ils ont appelé les parents à vérifier que leurs enfants sont bien dans les établissements scolaires et leur préciser qu'il ne faut pas qu'ils se mêlent des affaires qui ne les concernent pas, puisque la plupart d'entre eux ne sont pas concernés par le vote. Une curieuse manière de réclamer aux parents d'interdire à leurs enfants d'avoir une opinion sur ce qui se passe dans le pays et de manifester dans la rue.