Déterminés à chahuter la présidentielle, des militants du "hirak" ont décidé, outre les marches du vendredi et du mardi, de sortir chaque soir. Ces derniers jours de la première semaine de la campagne électorale pour la présidentielle du 12 décembre ont été marqués par de nombreuses arrestations dans les rangs des militants du hirak dans plusieurs wilayas du pays. À Alger, des dizaines de manifestants dont deux journalistes (Bouzid Ichalalène et Djaâfar Kheloufi) ont été arrêtés dans la nuit de jeudi 21 novembre lors d'une marche nocturne anti-élection suite à un appel lancé sur les réseaux sociaux. "Selon plusieurs sources, il a été enregistré plus de 80 arrestations lors de la marche nocturne du jeudi 21 novembre à Alger, dont des mineurs et des journalistes. La plupart des personnes arrêtées ont été conduites aux commissariats de Baraki, de Douéra, de Zéralda et quelques-uns à Alger-Centre", a écrit, hier, le Comité national de libération des détenus (CNLD) sur sa page facebook. La veille, toujours dans la capitale, plus de 150 manifestants ont été arrêtés, selon le CNLD. Accusés d'"association de malfaiteurs, d'atteinte à l'unité nationale, d'attroupement illégal et de désobéissance civile", selon un avocat de la défense, 8 d'entre eux ont été placés sous mandat de dépôt par le tribunal de Baïnem et 21 autres ont été convoqués pour audience le 6 janvier 2020. Mercredi soir, des citoyens de 6 wilayas étaient sortis dans la rue pour exprimer leur rejet de la présidentielle. Des manifestants ont été arrêtés, mais dans certaines wilayas comme Tipasa et Tiaret, ils ont été libérés, alors que dans d'autres comme à Souk-Ahras, des manifestants arrêtés ont été condamnés à 6 mois de prison ferme. Déterminés à chahuter la présidentielle et avec le début de la campagne électorale, des militants du hirak ont décidé, outre les marches du vendredi et du mardi, de sortir chaque soir. Jeudi, l'activiste Brahim Laâlami, arrêté dans la nuit de mercredi par des services de sécurité de Djaâfria où il réside, a été placé en détention provisoire par le procureur du tribunal de Bordj Bou-Arréridj. Selon le CNLD, le jeune militant aurait été torturé. "Lors de sa présentation devant le juge hier jeudi, il avait le visage tuméfié et ne pouvait même pas se tenir debout", a soutenu le CNLD sur sa page facebook. Par ailleurs, et depuis le début de la campagne électorale, des meetings ou des sorties sur le terrain de certains candidats ont été perturbés par des militants du hirak. La journée du jeudi 21 novembre n'a pas dérogé à la règle. Les deux meetings organisés par le candidat Ali Benflis ont été émaillés de quelques incidents. À Tiaret, les policiers ont réprimé une manifestation hostile à la tenue du meeting de Benflis qui n'a pas mobilisé grand monde et procédé à plusieurs arrestations dans les rangs des manifestants qui par la suite ont été relâchés. À Biskra, l'activiste Ahmed Ben Alia a été arrêté à l'intérieur de la salle où se tenait le meeting de Benflis. Pour s'épargner toute "mauvaise surprise", le candidat Abdelmadjid Tebboune a dû trier sur le volet l'assistance qui a pris part à son meeting, jeudi 21 novembre à Constantine. Personne ne pouvait accéder à la salle où se tenait la manifestation sans présenter une carte d'invitation. À Relizane, les habitants ont exprimé de fort belle manière leur rejet de la présidentielle en boudant le meeting du candidat "islamiste" Abdelkader Bengrina, qui a eu pour seule assistance son staff et les journalistes qui l'accompagnaient.