La 2e soirée du VFM a été marquée par la prestation de la chanteuse Samira Brahmia, qui a dédié l'une de ses compositions "aux femmes de mon pays qui marchent pour un meilleur avenir pour leurs enfants, pour qu'ils aient un autre choix que de prendre la barque". "Rabat ville des lumières et capitale culturelle" du Maroc rayonne depuis le 20 novembre aux couleurs de l'Afrique et du Moyen-Orient. Artistes de tous bords, venus des quatre coins de la planète, se succèdent sur les différentes scènes du VFM (Visa for music). Cette manifestation est un espace dans lequel les musiciens et chanteurs rencontrent des professionnels, dans l'espoir de décrocher des contrats pour exporter leurs œuvres à l'international. Cet important marché musical en Afrique tend à faire connaître les pépites de la région afin de leur offrir plus de visibilité. Pari tenu par les organisateurs, notamment le directeur Brahim El-Mazned qui, au bout de cette 6e édition, a réussi une année de plus à réunir des responsables de festivals d'Amérique, d'Europe ou d'Inde ; des tourneurs, des producteurs ou encore des managers… Ce festival, qui était menacé l'an dernier faute de budget, s'est régénéré comme un phénix de ses cendres. D'ailleurs, une belle programmation est proposée jusqu'à aujourd'hui au nombreux public de Rabat, curieux de découvrir les différentes expressions de la musique actuelle, des musiques du monde, comme cela a été le cas lors de la soirée d'ouverture. Cette dernière s'est tenue mercredi au théâtre Mohammed V, qui a été émaillé par les prestations de Natacha Atlas, connue pour sa reprise dans un registre oriental du titre Mon amie la rose de Françoise Hardy. Pour son showcase au VFM, elle a présenté aux spectateurs quelques morceaux de son nouvel album Strange Days, réalisé dans "une couleur jazz assumée". La soirée s'est poursuivie avec l'Angolaise Lucia De Carvalho, les Marocains Jaylan et Soukaina Fahsi et la Mozambicaine Isabel Novella. Le lendemain, dans une ambiance propre à Rabat, la musique était présente dans ses rues, ses cafés et ses salles de spectacles. En déambulant dans les grands boulevards, à proximité de la place de la Grande Poste, des artistes de rue s'en donnaient à cœur joie en dansant sur du Michael Jackson ou en effectuant des performances de hip-hop… Ces scènes de liesse démontrent que l'art a investi la rue et que la culture s'exprime dans l'espace public. À quelques mètres de là, la salle et le club Renaissance ont abrité divers showcases, à l'exemple de la formation Bab L'Bluz (Maroc), qui emprunte à la culture gnawa un instrument emblématique, le goumbri, pour proposer un répertoire poétique, féministe et engagé. "Leur musique novatrice mélange la tradition musicale et les rythmes plus actuels (blues, chaâbi, funk…)." Toujours dans la même salle, le clou de la soirée était incontestablement la pétillante Samira Brahmia, qui était accompagnée ce soir-là par deux grands musiciens algériens, à savoir le batteur Karim Ziad et le bassiste Youcef Boukella (leader de l'ONB). Durant ses échanges avec le public, elle a évoqué la beauté de l'Afrique et la force de la femme africaine, tout en dédiant l'une de ses compositions "aux femmes de mon pays qui marchent pour un meilleur avenir pour leurs enfants, pour qu'ils aient un autre choix que de prendre la barque". Elle a présenté son nouveau single Mama, un tour de chant durant lequel elle a été accompagnée par une sublime danseuse sénégalaise. Outre les concerts, le VFM propose des conférences, une expostand, des speed meetings et des ateliers de formation. Le salon qui devrait prendre fin ce soir verra la participation lors de la clôture du chanteur algérien Djam.