Une grève générale et une marche populaire contre l'élection présidentielle du 12 décembre prochain ont été organisées, hier, au chef-lieu de daïra de Bouzeguène, à l'appel d'un comité citoyen local. Plusieurs milliers de personnes venues des quatre communes de la daïra, à savoir Bouzeguène, Illoula Oumalou, Aït Zikki et Idjeur, ont pris part à cette manifestation qui s'est ébranlée du CEM Chahid Hamadi-Mohand Saïd pour se diriger vers le siège de la daïra, environ deux kilomètres plus loin. Tout au long de la marche, les manifestants ont réaffirmé "leur rejet de la présidentielle et leur soutien à tous les prisonniers d'opinion qui croupissent dans les geôles du pouvoir pour avoir brandi l'emblème amazigh ou tout simplement pour s'être opposés au plan machiavélique du système incarné par un gouvernement illégitime et une Assemblée de pacotille". Un immense cadre du colonel Mohand Oulhadj était en tête de la procession, aux côtés de nombreux portraits de détenus d'opinion, notamment Bouregâa, Karim Tabbou, Samira Messouci, Samir Belhadj, etc. ainsi que des banderoles et des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "Libérez les détenus !", "Transition démocratique, seule solution pour une Algérie de droit", "Ulac l'vote, ulac", "Libérez nos enfants", "Libérez les otages", "Pouvoir assassin !", "Pour une Algérie de droit"... De leur côté, les milliers de personnes formant des carrés bien distincts scandaient les traditionnels slogans de la révolution populaire : "Ulac l'vote mâa el-îssabat", "Djazaïr hourra dimocratia", "Dawla madania machi âaskaria", "Libération des détenus", "Ulac l'vote ulac", "Silmiya, silmiya !". L'avocate des détenus d'opinion, Me Yamina Allili et de Nadia Matoub, la veuve du Rebelle, ont pris part à cette marche durant laquelle les manifestants scandaient également des slogans dénonçant les cinq candidats à la présidentielle, avec parfois un humour dévastateur. "Saawt l courage ats hadram i châab ya l îssabat âahd Bouteflika" (Ayez le courage de parler au peuple, mafia de l'ère Bouteflika). La marche, ponctuée de pauses, s'est poursuivie jusqu'au siège de la daïra dans une organisation parfaite, mais les slogans scandés étaient très virulents à l'adresse du pouvoir qui s'entête dans sa logique dévastatrice. Cette marche se voulait un message au pouvoir pour lui dire que la mobilisation ne s'essoufflera pas. KAMEL NATH OUKACI