Il avait été condamné en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Cité Djamel, le 13 octobre dernier, pour attroupement et détérioration de propriétés mobilières d'autrui. Le procès en appel de Jawad Belkacem, hirakiste de 19 ans, qui avait été condamné à une année de prison ferme pour avoir détruit l'enseigne de l'Anie à Oran, a été reporté à la semaine prochaine en raison de l'absence de la partie civile, l'APC d'Oran en l'occurrence. La cour d'appel a également rejeté la demande de liberté provisoire introduite par le collectif de défense (six avocats étaient présents) qui avait estimé que le détenu n'avait pas d'antécédents judiciaires, présentait suffisamment de garanties de représentation et ne constituait pas un danger pour la collectivité. Dans une brève intervention, l'un des avocats a considéré que la mise en liberté du détenu serait perçue par la population comme un geste d'apaisement dans un contexte sociopolitique très tendu à quelques jours de l'élection présidentielle. Mais après délibération, la défense a été déboutée au grand désespoir des marcheurs du mardi dont une partie avait organisé un sit-in de solidarité en face du palais de justice. Pour rappel, Jawad avait été condamné en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Cité Djamel, le 13 octobre dernier, pour attroupement et détérioration de propriétés mobilières d'autrui, selon les articles 187 et 450 (alinéa 4) du code pénal. Deux jours auparavant, soit le vendredi 11 octobre, il avait été interpellé à la fin de la marche à proximité de la place du 1er-Novembre, et placé en garde à vue pour avoir détruit l'enseigne de la délégation locale de l'Autorité nationale indépendante des élections, rue Larbi-Ben M'hidi. Lors du procès, l'accusé avait rejeté les accusations et affirmé que le panneau était tombé alors qu'il tentait simplement de faire un selfie. L'avocat de l'APC d'Oran, qui s'était constituée partie civile en tant que propriétaire des locaux mis à la disposition de l'Anie, avait réclamé 12 millions de centimes, valeur de l'enseigne abîmée, et 50 000 DA au titre du préjudice subi. La procureure de la République, elle, avait requis 18 mois de prison assortie d'une amende de 100 000 DA. Les avocats de la défense ont plaidé la relaxe de Jawad, aucune preuve matérielle (photos, vidéos) incriminant leur client, n'ayant été apportée par l'accusation. Ils ont, par ailleurs, estimé qu'il revenait à l'Anie de se constituer partie civile et non à l'APC. Après délibérations, le tribunal a condamné l'accusé à une année de prison ferme, peine assortie d'une amende de 100 000 DA et d'une compensation s'élevant à 120 000 dinars, au profit de l'APC dont la qualité de partie civile avait été retenue. Après le prononcé de la sentence, les trois parties ont fait appel du verdict.