Toute la wilaya s'est mise en mode "pause" pour réclamer l'annulation de la présidentielle. L'appel à la grève générale pour dire "non à l'élection présidentielle" de jeudi prochain a été massivement suivi à Bouira. Hier, la wilaya s'est mise en mode "off". À travers ses 45 communes, une trentaine a répondu à l'appel, excepté les deux daïras d'Aïn Bessam et de Sour El-Ghozlane. Ainsi, pas un seul commerce, excepté les boulangeries et les pharmacies, n'a ouvert. Pas une seule administration et pas la moindre entreprise n'ont assuré leur service. Le transport public était paralysé. Cette démonstration de force n'avait qu'un seul objectif : pousser le pouvoir au départ. Ainsi, très tôt dans la matinée, la station de voyageurs Ali-Aïgoune était déserte. Pas un seul transporteur à l'horizon et les rares usagers présents ont dû reporter leurs déplacements. Les commerces n'étaient pas en reste puisqu'aucun magasin n'était ouvert aux premières heures de la journée. "Cette grève est en faveur du peuple et non contre lui (…) Nous nous devons de travailler, car le pain est l'aliment de base", affirme un boulanger. Vers 8h, ce sont les fonctionnaires de l'Algérienne des eaux (ADE) qui ont été les premiers à se mettre en grève en organisant un sit-in devant le siège de leur administration. Quelques minutes plus tard, c'est au tour des travailleurs de la Sonelgez de sortir de leur bureau pour entamer un débrayage sous les acclamations des passants. Ce sont ensuite tous les services de l'état civil, de la daïra, de la Cnas, de la Casnos, des impôts, des assurances... Les établissements scolaires, tous paliers confondus, ont également débrayé. Cette paralysie s'est étendue à toutes les communes de la wilaya : à M'chedellah, à Ahnif, à Bechoul en passant par Kadiria, Lakhdaria et Aomar, toute la wilaya ou presque s'est mise en mode "pause" pour réclamer l'annulation de la présidentielle. Par ailleurs, des centaines de collégiens et de lycéens, rejoints par les étudiants, ont battu le pavé pour dire "Non à la présidentielle de la honte". C'est vers 10h30 que des centaines de citoyens se sont massés sur la place des Martyrs pour scander des slogans hostiles au système, ainsi qu'aux cinq candidats. "Il n'y aura pas d'élection" et "Non à l'élection avec la bande", avant d'entamer une marche dans les rues du chef-lieu de wilaya.