La contestation populaire contre l'élection présidentielle s'amplifie dans la wilaya de Bouira. Hier, plusieurs marches ont été enregistrées à travers le territoire de la wilaya, mais la plus importante a été sans conteste celle organisée au chef-lieu de la wilaya, où des dizaines de milliers de citoyens ont exprimé leur rejet de la présidentielle de jeudi prochain. En effet, en début de matinée, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées sur la place des Martyrs où elles ont scandé à l'unisson "Ulac l'vot ulac" (Il n'y aura pas de vote) et "Non aux élections avec la bande", avant d'entamer une marche. "La seule et unique solution à la crise actuelle est de passer directement vers un conseil de transition", ont estimé les manifestants. Selon eux, si le pouvoir s'entête à aller vers l'élection présidentielle dans le climat actuel, il mènera le pays au chaos. Les interminables cortèges de manifestants ont également pris pour cible les cinq candidats qu'ils ont qualifiés de "guignols". "Nous sommes là et nous comptons faire entendre nos voix. Nous ne voterons pas contre notre pays, et les injures et autres mensonges proférés à notre encontre ne font que consolider notre détermination à aller jusqu'au bout de notre révolution", déclare un manifestant qui déployait une banderole sur laquelle était écrit "Je ne vote pas contre mon pays". À Ath Laqser (sud-est de Bouira), un rassemblement et une marche ont été organisés pour les mêmes raisons. Tout au long de leur procession qui les a menés vers le siège de l'APC, les protestataires ont critiqué les cinq candidats en lice les accusant d'avoir "trahi le peuple", "vendu leur âme au système" et de vouloir le "régénérer". Même son de cloche du côté de M'chedellah, où des centaines de manifestants ont battu le pavé pour dire "Non" à l'élection. S'agissant du second jour de la grève générale, le taux de suivi était quasiment identique à celui d'avant-hier, soit pratiquement 75%. La plupart des administrations, commerces et entreprises ont répondu favorablement au mot d'ordre de grève. La seule entreprise à avoir "brisé" la grève a été Sonelgaz. Cependant, et sous la pression populaire, elle a dû également fermer ses portes.