Les citoyens de la commune de Bechloul (est de Bouira) ont, une nouvelle fois, organisé, hier, un rassemblement, suivi d'une marche pour réitérer leur refus du scrutin du 12 décembre, ainsi que pour exiger la libération des détenus d'opinion, dont Karim Boutata et Ahcène Kadi, militants de l'association RAJ (Rassemblement Actions Jeunesse) arrêtés en septembre dernier. D'autres citoyens venus des communes d'Ath Laqser, d'Ath Rached, d'El-Esnam, de Haïzer, d'El-Adjiba, d'Ahnif, de Chorfa et de M'chedallah ont également pris part à cette démonstration de force populaire contre le pouvoir et la présidentielle qu'il compte organiser. Tout au long de leur procession qui les a menés au siège de la daïra, les protestataires ont copieusement critiqué les cinq candidats en lice, les accusant tous d'avoir "trahi le peuple", "vendu leur âme au système" et de vouloir "régénérer" ce dernier. "Nous vivons sous une dictature depuis près de 60 ans. Il est temps que cela cesse et il ne tient qu'à nous de stopper cette mascarade électorale", peste un manifestant. Ainsi, c'est vers 9h30 que plusieurs milliers de manifestants, 15 000 selon les organisateurs, se sont regroupés à la place publique de Bechloul, où une opération "ville morte" a été décrétée, brandissant des pancartes où il y était écrit "Libérez la justice", "Libérez zawali (le pauvre, ndlr)" ou encore "L'identité n'est pas un crime". "Cette nouvelle action, la 4e depuis l'incarcération de nos jeunes, est le signe de notre détermination de libérer tous les détenus d'opinion et de notre rejet de l'élection du 12 décembre", affirme un protestataire. RAMDANE BOURAHLA