C'est aujourd'hui, jeudi 19 décembre 2019, que s'ouvre au tribunal correctionnel de Béjaïa le procès en diffamation intenté par l'ex-directeur général de l'Entreprise portuaire de Béjaïa (EPB) Djelloul Achour, à l'encontre des trois principaux animateurs de la Coordination des comités de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques, Mourad Bouzidi, Djamal Bouchetta et Kaci Sayad. Pour rappel, ce procès fait suite à la plainte pour diffamation déposée en 2018 par l'ancien responsable du port de Béjaïa, actuellement directeur général du groupe Services portuaires (Serport), dans l'affaire des suceuses de céréales. Le plaignant ne semble pas avoir digéré les déclarations des trois mis en cause qui avaient dénoncé, publiquement, sa "mauvaise gestion", citant notamment l'affaire de blocage "arbitraire et injustifié" de l'usine de trituration de la graine oléagineuse que voulait réaliser le groupe Cevital à Béjaïa. "Par cette plainte, l'ex-directeur du port de Béjaïa vise en réalité à empêcher que vérité soit faite sur le scandaleux blocage des projets de Cevital et, au-delà, à faire taire tous ceux qui pointent du doigt les causes profondes de l'apartheid économique qui frappe Béjaïa et certaines régions du pays", a écrit sur sa page facebook, hier, le militant Mourad Bouzidi. En réaction à ces harcèlements judiciaires, le porte-parole de la coordination des comités de soutien aux travailleurs de Cevital soutiendra : "Ils ne nous ont pas fait taire et ils ne nous feront pas taire. Nous sommes persuadés que notre combat pour le droit au travail, la liberté d'entreprendre, le déblocage des investissements, l'équité et le droit à l'expression libre finira par vaincre." M. Bouzidi, imperturbable, croit dur comme fer qu'"aujourd'hui, plus que jamais, seule la mobilisation citoyenne constitue un rempart contre l'injustice".