Les cinq activistes interpellés en date du 29 juin pour avoir organisé un rassemblement à la place de la Liberté et libérés quelques heures après ont comparu, hier, en citation directe devant le tribunal de première instance de Skikda, et ont été acquittés de l'accusation d'"attroupement non armé". Les cinq jeunes hirakistes, Mosbah Mohamed Amine, Bousenane Riad, Bellazreg Yasser, Mansour Djamel et Leftissi Samir, frère de Messaoud Leftissi, avaient brandi des pancartes appelant à la libération des détenus politiques et d'opinion dont celle de leur compagnon Messaoud Leftissi, qui a récemment purgé une peine de 6 mois de prison pour le chef d'accusation de "port de l'emblème amazigh" et qui a aussi assisté à ce procès en signe de solidarité. L'assistance, composée surtout de compagnons et des familles des accusés, a exulté au prononcé du verdict sous les cris de "Adala horra moustaqila" (Justice libre et indépendante). Il faut aussi signaler que les plaidoiries de la défense, qui s'est constituée bénévolement, étaient à la hauteur de l'événement. En effet, Mes Boustila et Bouzemi ont souligné qu'en cette conjoncture politique, on ne peut parler d'attroupement, mais plutôt d'une révolution en marche, et du point de vue juridique, aucun article du code pénal ne parle de révolution, et c'est au législateur de se pencher sur ce terme. Sur ce, "la procédure de leur interpellation est illégale puisqu'ils devront au préalable être destinataires de trois avertissements pour rendre cette interpellation légale", argumentera Me Mahieddine Boustila dans sa plaidoirie. À signaler que le procureur de la République avait requis une peine de 6 mois de prison ferme. A. Boukarine
