Le document a été adressé aux pouvoirs publics. Il est actuellement au niveau de la chefferie du gouvernement. Le conseil d'administration de la Banque mondiale s‘est prononcé positivement récemment sur la revue à mi-parcours de la stratégie de coopération avec l'Algérie. Le document est actuellement au niveau du gouvernement, affirme une source proche de l'Exécutif. Elaborée en consultation étroite avec le gouvernement et les organisations de la société civile, la stratégie de coopération avec le pays (CAS) s'efforce d'appuyer le programme de réforme de l'Algérie à l'aide d'un assortiment de services analytiques et consultatifs, de renforcement institutionnel et d'opérations de prêt pour les exercices 2004 à 2006. Le document adopté en juin 2003 soulignait que “le dialogue approfondi avec les représentants du gouvernement et les membres de la société civile a mis en relief trois enjeux principaux de développement auxquels le pays continue à se heurter. Utiliser les réserves pétrolières et gazières au profit, à long terme, du peuple algérien ; créer la croissance et l'emploi dans l'économie hors pétrole pour tirer parti de l'accroissement de la population active et éviter les tensions sociales provoquées par le chômage ; et assurer des services publics de meilleure qualité afin que tous les Algériens puissent participer à l'économie de marché du XXIe siècle”. Les enjeux du développement pour l'Algérie sont aggravés par la pauvreté, phénomène éminemment rural et fortement lié au chômage. “Le manque d'opportunités, d'autonomisation et d'accès aux services sociaux a également exacerbé la pauvreté. Les pauvres du milieu rural, les femmes en particulier, continuent à n'avoir qu'un accès restreint à des services sociaux tels que la santé et l'éducation secondaire”, souligne la CAS. Pour répondre à ces enjeux, le rôle de la Banque mondiale sur la période 2004-2006 se focalisera sur trois fronts. Elle aidera le gouvernement à articuler et à mettre en œuvre une meilleure stratégie de prestation des services dans les domaines de l'alimentation en eau, du logement, des services environnementaux et du développement humain pour satisfaire les besoins de la population. Elle favorisera la croissance au moyen de la stabilisation budgétaire et de l'administration efficace des recettes pétrolières. Elle aidera le gouvernement à éliminer les obstacles à la croissance menée par le secteur privé, en particulier ceux qui affectent l'environnement des affaires, les petites et moyennes entreprises (PME), le développement du secteur financier et de l'infrastructure. Les principales contraintes au développement du secteur privé relevées par la CAS étaient que les activités économiques sont sous contrôle du secteur public. L'accès au foncier et au financement est difficile. Les barrières administratives sont fortes, l'imposition est jugée inefficace et les procédures pesantes. La CAS avait identifié les objectifs et les actions à court et moyen terme pour améliorer l'environnement des affaires et promouvoir le développement du secteur privé en Algérie. Il s'agit, entre autres, de l'accélération du processus de privatisation, de la résolution du problème de pénurie de terrains industriels, de l'accélération des réformes du secteur financier. Meziane Rabhi